Lois sur le blasphème au Pakistan : rumeurs de révisions contestées par le ministre des Affaires religieuses

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La Commission sur les libertés religieuses internationales (USCIRF), a rendu son rapport annuel sur les libertés religieuses en août 2016 (IRF). Mission Network News fait état des violations religieuses dans 200 pays. De telles violations incluent des milliers de personnes enfermées pour leurs croyances religieuses.

Selon le rapport, ¾ de la population mondiale vit dans des zones où les libertés religieuses sont restreintes. Ce rapport a deux fonctions : dénoncer la menace exercée par les lois sur le blasphème sur les libertés religieuses, et deuxièmement, mettre en lumière la persécution entretenue par les états. Une liste détaillée de ces états est disponible sur le site du gouvernement américain. Le Pakistan y apparaît en deuxième position derrière la Mauritanie.

Les lois sur le blasphème au Pakistan, prévoient des peines sévères pour des crimes tels que la profanation du Coran ou toute insulte au Prophète Mohammad. Ces lois sont souvent été utilisées comme justification d’une justice populaire : en effet, depuis 1990, plus de 62 personnes ont été tuées par la violence de la foule (selon le centre pour des recherches et des études de sécurité au Pakistan). En 2013, 39 cas de blasphème étaient enregistrés, pour un total de 359 personnes, selon la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP). Selon la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF), plus de 40 personnes restent dans le couloir de la mort pour blasphème au Pakistan, dont beaucoup sont des membres de minorités religieuses. L’USCIRF recommande de placer le Pakistan sur la liste des “countries of particular concern”(CPCs).

À ce jour, un débat enflamme la toile, posant la question de l’existence d’un projet de révision de les lois sur le blasphème par les leaders pakistanais.

La révision de ces lois aboutirait à un durcissement pour qu’elle soit mieux respectée. Le ministre pakistanais des Affaires religieuses Sardar Muhammad Yousuf, a lancé un communiqué pour réfuter cette rumeur qui enfle :

“Nous n’avons pas de plan pour diversifier ou modifier la loi sur le blasphème. Le Gouvernement démocratique actuel est déterminé à faire appliquer cette loi, dans l’esprit de la loi. Aucun changement à cette loi n’est prévu.”

Les lois sur le blasphème ont conduit à l’emprisonnement de nombreuses personnes : des chrétiens pakistanais, ou appartenant à des minorités religieuses. Quiconque accusé d’insulter l’islam fait face à une peine de mort potentielle.

Le frère Ray, de la Voice of the Martyrs, Canada, complète en disant:

“Ces dernières années, nous avons travaillé avec plusieurs cas de blasphème dans le pays, et sans aucun doute, on peut dire que l’usage de cette loi a été abusif envers les  chrétiens. (...) Asia Bibi, probablement l’une des plus connues, a été en prison ces 7 dernières années.”

Le même leader ajoute,

“Nous devons faire très attention en parlant de la communauté musulmane autour du monde. Voice of the Martyr fait très attention de ne pas condamner tous les musulmans en les appelant tous ‘radicaux’. Il y a des éléments islamiques qui utilisent cette loi contre les chrétiens, mais il y a aussi des leaders islamiques qui se sont tenus pour les chrétiens qui ont été traités de façon abusive avec cette loi sur le blasphème (...).”

Le frère Ray fait un appel à la prière, à la fois pour la sagesse des croyants pakistanais envers les communautés musulmanes. Son appel est également tourné vers les chrétiens pakistanais emprisonnés, prenant l’exemple d’Asia Bibi il dit:

“Priez comme si vous étiez avec elle là bas.”

La Rédaction


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