L’église Sainte-Sophie vandalisée en Turquie : Un expert redoute l’effondrement du plafond d’ici 2050

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Depuis la conversion de Sainte-Sophie en mosquée, « le personnel du musée formé de manière experte qui surveillait quotidiennement le site à la recherche de signes de dégradation a également été supprimé ».

La porte impériale, emblématique de l’église Sainte-Sophie, a été vandalisée en Turquie le mois dernier. Sur Twitter, l’Union turque d’histoire de l’art a publié des photos des dégâts.

« Malheureusement, j’ai été témoin du discours à glacer le sang de la personne qui a déclaré qu’il était le gestionnaire responsable. J’ai déclaré que c’est un crime légal d’endommager Sainte-Sophie, qui est un monument historique au premier degré. »

L’expert a demandé les images de vidéosurveillance sans succès.

« Mais il a dit qu’il n’y avait pas de séquences de caméras et que ce n’était pas grave de toute façon, ils la répareraient eux-mêmes. »

Selon Serif Yasar, chef de l’Union turque d’histoire de l’art, « le dôme de Sainte-Sophie pourrait s’effondrer sur les fidèles d’ici 2050 » si aucune précaution n’était prise.

Arie Amaya-Akkermans, écrivain et critique basé à Istanbul, affirme à Al-Monitor, il existe des « facteurs de risque structurels et environnementaux qui pourraient compromettre cet énorme mais si fragile bâtiment ».

« La gestion du bâtiment a changé de mains du ministère de la culture au département des affaires religieuses… Ce n’est pas pour louer le ministère de la culture et sa direction, mais il est différent d’avoir un département professionnel chargé des antiquités et de ne pas avoir. »

Tugba Tanyeri-Erdemir, un chercheur non-résident à l’Institut du Moyen-Orient, explique qu’il n’y a actuellement « plus de réglementation pour protéger le site ni d’experts pour guider ce processus ».

« La basilique Sainte-Sophie a été convertie d’un musée en une mosquée fonctionnelle en 14 jours, sans consulter des experts qui auraient pu enquêter, évaluer et élaborer un plan de gestion durable à long terme du site. Lorsque Sainte-Sophie a perdu son statut de musée, le personnel du musée formé de manière experte qui surveillait quotidiennement le site à la recherche de signes de dégradation a également été supprimé. »

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, avait exprimé son vif regret face à « la décision des autorités turques, prise sans dialogue préalable, de modifier le statut de Sainte Sophie ». « Il est important d’éviter toute mesure de mise en œuvre qui ne serait pas préalablement discutée avec l’UNESCO et qui entraînerait des conséquences sur l’accès physique, sur la structure du bâti, sur les biens mobiliers et sur le mode de gestion du site », avait alors averti Ernesto Ottone Ramirez, Sous-Directeur général de l’UNESCO pour la culture.

M.C.

Crédit image : Shutterstock.com / Muhammad Fayyaz Rub

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