L’évangélisation bientôt illégale en Bolivie ? Les représentants évangéliques tirent la sonnette d’alarme

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En Bolivie, la liberté religieuse est un droit constitutionnel, mais un projet de loi en attente de validation pourrait la menacer.

Le nouveau texte de loi prévoirait en effet 7 à 12 ans de prison pour tous ceux qui inviteraient des personnes à prendre part à des rassemblements ou des activités religieuses. Les dirigeants évangéliques boliviens réclament l’annulation du nouveau texte du code pénal bolivien, qui vise à criminaliser l’évangélisation dans le pays. L’article 88 prévoirait des peines de prison lourdes pour les contrevenants.

« Sera puni d’un emprisonnement de sept (7) à douze (12) ans et de la réparation financière de la personne qui, par lui-même ou par d’autres, aura procédé à la capture, au transport, au transfert, à la privation de liberté, l’accueil ou la réception de personnes dans le but de recruter des personnes pour participer à des conflits armés ou à des organisations religieuses. »

Ce qui interpelle à la première lecture du texte, c’est bien entendu la mise sur un pied d’égalité des organisations religieuses et des groupes terroristes et milices armés.

La crainte des représentants évangéliques est que cette loi viennent faire taire les 10 millions de chrétiens évangéliques présents dans le pays, soit 16% de la population, alors même que la constitution bolivienne garantit la liberté de conscience dans l’article 4 :

« L’État respecte et garantit la liberté de religion et de croyances spirituelles, conformément à leurs visions du monde. L’Etat est indépendant de la religion. »

Des représentants de l’Église évangélique ont demandé l’abrogation de la loi, lors d’une manifestation pacifique sur l’emblématique Plaza Murillo de La Paz. Luis Jaime Cruz, directeur de l’Association nationale des Evangéliques de la Bolivie a déclaré au micro de radio Fides Santa Cruz :

« Nous demandons au président Evo Morales Ayma et aux autorités de l’Assemblée législative plurinationale (ALP), l’abrogation immédiate de l’article 88, qui mènerait la Bolivie - ce qui est le plus grave et regrettable - à devenir le premier pays latino-américain persécuteur des droits de la liberté de conscience et de religion inscrite dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Déclaration du Pacte de San José du Costa Rica et notre propre Constitution d’État. »

Le pasteur déplore la criminalisation des activités de l’Église si cette loi venait à être appliquée.

« Les églises chrétiennes évangéliques de notre pays sont des institutions de protection sociale qui cherchent la réhabilitation de l’être humain, pour améliorer l’éthique morale, spirituelle, sociale de la citoyenneté et nous avons été mis dans un contexte de criminalisation de l’exercice de l’Évangile. »

Les évangéliques ne sont pas les seules communautés chrétiennes concernées, la Bolivie ayant un héritage catholique important.

H.L.


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