Malaisie : La cathédrale Saint-François-Xavier victime de vandalisme, le diocèse appelle les fidèles à pardonner

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A Keningau en Malaisie, la cathédrale catholique Saint-François-Xavier a été vandalisée le 7 juillet. L’auteur des faits est un homme de 34 ans atteint de maladie mentale. Le diocèse a déclaré qu’il ne porterait pas plainte et appelle les fidèles à ne pas condamner le responsable. 

Un homme d’une trentaine d’années est entré dans la cathédrale catholique Saint-François-Xavier de Kenigau en Malaisie le 7 juillet dernier et a vandalisé le lieu, brisant plusieurs statues.

Lors d’une conférence de presse le 8 juillet diffusée en direct sur la page Facebook du diocèse, l’administratrice de la paroisse, Nancy Nelly Jones, a déclaré qu’elle était en train de recueillir des preuves pour porter plainte, lorsque la mère du suspect est venue à l’église pour expliquer que le coupable était son fils, atteint de troubles mentaux.

« Sa mère tremblait encore lorsqu’elle a dit que son fils avait commis le vandalisme après que d’autres membres de l’église l’aient informée de l’incident. »

Mme Jones a affirmé qu’elle était reconnaissante que l’auteur ait été identifié et que les motifs de l’attaque ne soient pas liés à un acte anti chrétien.

« Ce que nous devons faire maintenant, c’est prier pour l’agresseur et sa famille, et les aider afin de ne pas alourdir leur fardeau », a-t-elle poursuivi, ajoutant que l’église essaierait de les aider.

De son côté, la police du district de Keningau a placé l’homme en garde à vue. Elle envisage de l’inculper, comme le prévoit le code pénal, pour outrage à la religion.

Dans ces circonstances, l’évêque Cornelius Piong a rappelé qu’en tant que chrétiens « nous devons pardonner à cet individu, car en brisant la statue et la croix, il n’était pas lui-même. Nous pardonnons et prions pour notre frère ».

L’église a décidé de ne pas intervenir dans l’enquête, mais elle a déjà prévenu qu’il « n’était pas nécessaire de condamner l’auteur ». Le diocèse a décidé de prendre cet acte de vandalisme comme « l’occasion d’adopter une attitude de compassion […] et de marcher ensemble dans la bienveillance, et dans un esprit de responsabilité de proclamation de l’Évangile ».

En Malaisie, qui est classé 50e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2022 de l’ONG Portes Ouvertes, les actes de vandalisme envers des églises sont fréquents.

Le pays est touché par l’extrémisme islamique qui représente « la principale source de persécution dans le pays ». L’islam en est la religion officielle, et malgré la Constitution qui garantie la liberté de culte, les chrétiens sont surveillés et ciblés par les autorités. Un contexte sensible qui explique le soulagement du diocèse lorsque l’identité et les motifs de l’assaillant ont été révélés.

Mélanie Boukorras


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