Malaisie : verdict historique dans l'affaire de la dispartition du pasteur Raymond Koh
La Haute Cour de Kuala Lumpur contraint le gouvernement malaisien à payer un dédommagement pour l'enlèvement du pasteur Raymond Koh, enlevé le 13 février 2017 au volant de sa voiture. Une décision historique qui permet à sa famille "de tourner la page"
C’est un verdict historique. Le 5 novembre, la Haute Cour de Kuala Lumpur a reconnu l’injustice dont a été victime le pasteur Raymond Koh de la part du gouvernement malaisien.
Le 13 février 2017, le pasteur a été enlevé par plusieurs hommes, habillés en noir, alors qu’il était au volant de sa voiture. "Ils ont brisé la fenêtre, l’ont pris de force et l’ont emmené dans leur voiture", a expliqué sa femme Susanna. Cet enlèvement qui n’a duré que quelques dizaines de secondes, ressemble fortement "à une opération militaire", selon son épouse. Trois ans plus tard, sa famille avait intenté un procès en civil à la Cour suprême contre le gouvernement. Pour l'heure, le pasteur n'a toujours pas été retrouvé.
La Haute Cour a ordonné au gouvernement de verser 10.000 ringgits malaisiens (RM), soit environ 2.100€, au pasteur Koh pour chaque jour écoulé depuis son arrestation. La somme atteint désormais 31 millions de RM, soit près de 6,4 millions d’euros. La somme augmente chaque jour, tant qu'il n'est pas retrouvé.
Son épouse reçoit quant à elle 670.000€ de dommages et intérêts. "Même si cela ne ramènera pas le pasteur Raymond, cela apporte une certaine reconnaissance et permet à notre famille de tourner la page", a déclaré Susanna.
En Malaisie, les églises indépendantes et les ONG chrétiennes "sont étroitement surveillées par les autorités", rapporte Portes Ouvertes qui précise que les dénominations protestantes sont "davantage ciblées". Actuellement, sa famille ne sait toujours pas si le pasteur est vivant où mort, ni même où il est.
Mélanie Boukorras
