Matt Marvane sort un nouvel EP : "C’est le temps pour l’Église de se lever"

Matt Marvane sort un nouvel EP "C’est le temps pour l’Église de se lever"

Matt Marvane est auteur, compositeur, pasteur et fondateur du mouvement "Résistance". À l’occasion de la sortie de son nouveau single Pour sa gloire, disponible sur TopMusic depuis le 27 juin, il revient sur son parcours, ses débuts avec JTM Band, la naissance du mouvement "Résistance" et son engagement pastoral. Un échange profond, entre foi, musique et passion pour l’unité de l’Église en France.

Comment est née ta passion pour la musique ? À quel moment as-tu envisagé d’en faire ton métier ?

Ma passion pour la musique s’est développée progressivement. J’ai eu la chance de suivre un cursus musique-étude au collège et d’être au conservatoire pendant de nombreuses années. Mais ce qui a vraiment fait naître cette passion, c’est le moment où j’ai pu associer le chant de louange à Dieu avec le jeu instrumental. C’est là que tout a pris sens : exprimer ma louange avec un instrument. Je n’ai jamais eu l’intention d’en faire un métier, d’ailleurs je ne me suis jamais considéré comme un artiste. Je suis juste quelqu’un qui aime louer Dieu et qui le fait avec les instruments que je maîtrise.

En 2004, tu as fondé le groupe JTM Band à l’âge de 22 ans. D’où est venue cette initiative et qui t’accompagnait dans cette aventure ?

Effectivement, à 22 ans, j’ai lancé JTM Band avec une bande d’amis. Ce n’était pas seulement un groupe de musique, c’était un vrai mouvement de jeunesse : JTM voulait dire "Jeune Talent en Mission". L’objectif, c’était d’encourager la jeunesse, pas seulement à travers la musique. On organisait aussi des camps d’été et des actions d’évangélisation. Notre motivation, c’était de toucher notre pays, par différents moyens.

La louange a naturellement pris une place centrale, notamment avec les albums qu’on a sortis en 2004, 2006, 2008 et 2009. Ces projets nous ont emmenés dans une nouvelle dimension : celle de conduire des temps de louange et de faire des concerts un peu partout en francophonie. À l’époque, les membres étaient de vrais amis, venus de différentes églises, rencontrés lors de rassemblements de jeunesse. Ce qui nous unissait, c’était le désir de mettre en valeur la louange francophone, en composant nos propres chants. On croit vraiment que la francophonie a reçu quelque chose de particulier de Dieu, avec des chants nés ici, pour ici.

Que t’a appris cette aventure avec JTM Band ? Qu’en gardes-tu aujourd’hui ?

Cette expérience m’a énormément appris. Tout était nouveau pour nous : organiser des tournées, des concerts, enregistrer un album studio ou live... on n’avait aucune méthodologie. Mais chaque étape a été une école.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’apprentissage de l’adaptabilité. On a été invités dans toutes sortes de contextes, avec des expressions et des cultures différentes. Il fallait constamment s’ajuster. Et ça, c’est une richesse que je garde encore aujourd’hui.

En 2017, tu as sorti trois singles en français, puis l’EP "Résistance" en anglais. Pourquoi cette double version ?

"Résistance" est un projet très important pour moi, surtout après "Un coin de paradis" et "Noir et blanc" (2013 et 2015), qui étaient plus tournés vers l’extérieur de l’Église. Avec "Résistance", j’ai voulu revenir à une louange plus simple et authentique, avec un fort accent sur les voix et les harmonies, quelque chose que j’avais envie de retrouver.

L’EP a aussi vu le jour en version anglaise, car j’ai eu le privilège de le réaliser avec Integrity Music, un label américain. Ils ont souhaité une adaptation anglaise, et j’ai aussi co-écrit certains titres directement avec des auteurs anglophones comme Paul Baloche, Graham Kendrick ou Michael Neal. Certains morceaux ont donc été traduits, d’autres adaptés du français vers l’anglais.

Ce projet a donné naissance à un véritable mouvement en France. Peux-tu nous en parler ?
"Résistance", ce n’était pas juste un album, mais le point de départ d’un élan pour rassembler des chrétiens de différents horizons afin de prier et louer pour la France.

Quand on est arrivés à Lyon en 2017, on a commencé à se réunir, et ces soirées n’ont jamais cessé depuis. L’objectif n’était pas de créer une ambiance, mais de transformer l’atmosphère spirituelle. On dit souvent : ce n’est pas pour chercher une atmosphère, mais pour en changer une. Et c’est ce qu’on voit : des personnes se réunissent, non autour d’un groupe ou d’un talent, mais autour d’un fardeau pour la France.

Entre 2019 et 2020, tu as sorti six singles pendant le confinement. Comment as-tu vécu cette période ?

C’était une période particulière pour tout le monde. Avec Sarah, on a choisi de la vivre autrement. On a proposé chaque jour sur YouTube une vidéo de 20 minutes de louange, pour encourager les gens à continuer à proclamer et louer Dieu chez eux. On a fait plus de 50 vidéos, très simplement, avec une guitare et nos voix. C’était une manière de revenir à l’essentiel : la présence de Dieu, sans artifice.

En 2019, tu as lancé une église à Lyon avec ton épouse. Comment as-tu concilié ton ministère pastoral avec ta vie d’artiste ?

Oui, en 2019, nous avons ouvert notre salon pour commencer une œuvre pionnière à Lyon. J’étais déjà pasteur depuis 13 ans, ayant servi dans l’église de mon père à Dijon, mais là, c’était un nouveau départ.

Depuis, j’ai consacré beaucoup d’énergie à la construction de l’église. Je n’ai pas arrêté de composer, mais c’est vrai que cette partie a été mise un peu entre parenthèses. Ma priorité était la croissance de la communauté et le développement des projets liés à l’église, comme "Résistance".

Comment as-tu su que tu étais appelé à devenir pasteur ?

Je n’ai pas eu de moment précis où j’ai reçu un appel clair. Mon désir, à la fin de mon adolescence, c’était simplement de servir Dieu. J’ai commencé à m’impliquer dans la louange, à encadrer un groupe de jeunes, et je me sentais à ma place.

J’ai ensuite été formé pendant deux ans en Angleterre. À mon retour, l’église locale m’a proposé un stage pastoral. Ce n’était pas tant une rupture qu’une continuité. Ce qui a vraiment changé, c’est la prise de responsabilités.

Ce rôle pastoral a-t-il influencé ta manière d’écrire ou de vivre la musique ?

Oui, clairement. J’ai commencé mon stage pastoral en 2005, et ça m’a rapproché des gens, de leurs réalités, de leurs souffrances. Mon cœur s’est élargi, et je pense que ça m’a permis d’écrire avec plus de compassion et de réalisme.

Tu as sorti "Pour Toi – Volume 1" en 2021, puis le Volume 2 en 2023. Avais-tu prévu cette suite dès le départ ?

Oui, dès le début. C’est pour cela que j’ai indiqué "Volume 1" : je savais qu’il y aurait probablement d’autres volets. L’idée, c’était de proposer une série de projets simples et intimes, conçus pour accompagner des temps de prière, de lecture ou de méditation. Moi-même, je recherche souvent ce type d’ambiance musicale, alors je me suis dit : pourquoi ne pas l’offrir en français ?

Un nouveau projet est en préparation. Peux-tu nous en dire plus ?

Oui, un nouveau projet "Résistance" est en cours : le tout premier album live enregistré à Lyon, en collaboration avec l’église SOS. Ce sera un projet de louange avec de nouvelles compositions, enregistrées avec la participation de l’église locale et des personnes qui viennent régulièrement aux soirées Résistance.

Je ne serai pas seul à chanter : Thomas Blanc, déjà connu comme artiste, y participera, ainsi que ma femme et d’autres membres de notre communauté. L’idée, c’est de transmettre ce qu’on vit ici à Lyon. On a vraiment voulu mettre en avant les voix du peuple, pas seulement celles de la scène. Le mot "ensemble" est au cœur de ce projet.

Ce projet paraîtra en deux parties, et il commence avec un premier single, Pour sa gloire, sorti le 27 juin sur TopMusic. C’est un titre qui mobilise l’Église dans sa mission première, qui est de vivre Pour Sa Gloire. 

Quel message aimerais-tu adresser aux lecteurs ?

Je crois que c’est un temps où l’Église doit se lever et chanter. Le monde est fracturé, les tensions sont partout, et c’est le moment de marquer l’unité. La louange rassemble, elle permet de faire entendre l’Évangile.

La moisson est blanche, Jésus l’a dit. Et aujourd’hui plus que jamais, je crois qu’il faut prier pour que des ouvriers se lèvent. Il est temps de répondre à l’appel de Dieu pour notre pays.

Propos recuillis par Pétronille Perier pour TopMusic.

Crédit image : @eglisesoslyon

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