
La Nouvelle-Calédonie s’est prononcée par référendum : 53,26 % de la population s’est dite opposée à l’indépendance. D’une courte tête, donc, l’archipel du Pacifique Sud restera français. Pour combien de temps encore ?
Les indépendantistes progressent. Il y a deux ans, un précédent référendum créditait de 56,7% le maintien du rattachement du territoire à la France;
Pour sûr, le jour où la Nouvelle-Calédonie deviendra indépendante, la France aura à y perdre : zone maritime exclusive, tourisme, minerais de nickel, de magnésium, de fer, de cobalt, de chrome, de manganèse…
Pourtant, malgré les inévitables manoeuvres politiques sous-jacentes, je trouve admirable que la France accorde la possibilité aux Calédoniens de s’autodéterminer.
C’est une preuve de grandeur et de démocratie.
De l’autre côté du monde, dans les montagnes du Caucase, se trouve une petite région enclavée dans un territoire qui n’a pas grand chose de commun avec lui. Le Haut-Karabagh, province ethniquement homogène, historiquement peuplée d’Arméniens, avait été rattaché par Staline, par pur calcul politique, à une République d’Azerbaïdjan autoritaire et hostile au peuple arménien.
Terre recouverte d’églises dans un pays recouvert de mosquées, le Haut-Karabagh a voulu son indépendance. Elle lui a été refusée.
Au terme d’une guerre qui a fait 30.000 morts, ce territoire a dû, pour faire vivre sa foi, sa culture, et ses citoyens, autoproclamer son indépendance en 1994, tout en maintenant des liens puissants avec l’Arménie, son alter-ego.
Aujourd’hui encore, l’Azerbaïdjan ne sollicite pas la population du Karabagh pour lui demander son avis sur son indépendance. La réponse serait évidente et le désaveu écrasant.
L’armée azerbaïdjanaise, épaulée par son voisin turc, a décidé d’attaquer depuis dix jours civils et militaire pour soumettre cette petite terre peuplée d’Arméniens. Si elle y parvient, une épuration ethnique et culturelle se prépare, le géant turc voyant enfin l’occasion de se débarrasser pour de bon de cet encombrant voisin.
Ces derniers jours, plusieurs villages, et même Stepanakert, la capitale du Haut-Karabagh, ont été bombardés. Signes d’une résurgence des tendances génocidaires que l’ancêtre ottoman n’a pas réussi à finir en 1915-1917.
Le modèle franco-calédonien, et la méthode arméno-azérie, sont deux manières radicalement opposées de traiter les velléités d’indépendance.
Il en existe un troisième. Le modèle divin.
Dieu ne nous met pas un pistolet sur la tempe pour nous proposer de marcher avec lui.
Tu veux être dépendant de lui : tu prends, et il sacrifie son propre fils pour toi.
Tu veux garder ta totale indépendance : tu ne prends pas, mais il va quand même sacrifier son fils pour toi…
A choisir, je préfère ce modèle.
Pascal Portoukalian
Pour recevoir chaque matin une nouvelle Pensée de Pascal, abonnez-vous ici.