
La présidente du Secours Catholique, Véronique Fayet, a envoyé une lettre au président de la République après l’annonce d’un arrêté interdisant à des associations qui ne soient pas mandatées par l’état de faire des distributions alimentaires à Calais.
Mercredi 16 septembre dernier, le Secours Catholique ainsi qu’onze autres associations ont saisi le tribunal administratif de Lille après l’annonce d’un arrêté préfectoral interdisant des distributions alimentaires gratuites à Calais.
L’arrêté préfectoral interdit, jusqu’à la fin du mois de septembre, aux associations non mandatées par l’Etat de distribuer des denrées alimentaires aux migrants de Calais.
Cette mesure qui a été « signée par le préfet de Calais, sous l’impulsion du ministre de l’intérieur » le 10 septembre vient « heurter des valeurs et des préceptes au fondement même de notre société » écrit Véronique Fayet, présidente du Secours Catholique, dans une lettre adressée au président Emmanuel Macron le 17 septembre.
🔴 "𝓜𝓸𝓷𝓼𝓲𝓮𝓾𝓻 𝓵𝓮 𝓟𝓻é𝓼𝓲𝓭𝓮𝓷𝓽,
Comme de très nombreuses associations, nous avons été profondément choqués en découvrant l'arrêté qui interdit la distribution gratuite de denrées alimentaires à Calais."@EmmanuelMacron @Elysee pic.twitter.com/LHoIsOpoGG— Secours Catholique (@caritasfrance) September 18, 2020
« J’avais faim et vous m’avez donné à manger », la présidente du Secours Catholique n’hésite pas à citer les Evangiles (Matthieu 25 Verset 35) pour appuyer ses propos.
« ce passage des Évangiles n’est pas une référence lointaine, mais bien le socle fondateur d’une éthique qui met les plus pauvres au cœur de la foi et de l’action, qui appelle chacune et chacun à la charité, à la solidarité, à la fraternité. »
Véronique Fayet prend la défense des migrants et rappelle que cette mesure n’est en rien banale et ne peut-être prise à la légère.
« Vous le comprenez, cet arrêté n’a rien d’anodin. Il a une dimension qui dépasse largement la question des politiques d’immigration et d’asile ou de la situation complexe que pose depuis plus de 20 ans la présence des exilés sur tout le littoral franco-britannique ».
Elle conclut par une demande simple et claire : l’abrogation de cet arrêté préfectoral « dans les meilleurs délais ».
C.P
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