Mort de Mahsa Amini en Iran : dix-sept personnes ont été tuées depuis le début des manifestations

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Dix sept-personnes personnes ont été tuées en Iran depuis le début, il y a six jours, des manifestations pour protester contre la mort de Masha Amini, une femme détenue par la police des moeurs.

La vague de colère entrainée par la mort de Masha Amini en Iran ne s’est pas apaisée. L’Orient Le Jour indique qu’un dernier bilan officiel communiqué jeudi par la télévision d’Etat révèle que dix-sept personnes ont été tuées depuis le début des émeutes.

« Dix-sept personnes, dont des manifestants et des policiers, ont perdu la vie dans les événements des derniers jours », a-t-elle annoncé, sans détailler le nombre des manifestants parmi eux.

Le 13 septembre, Masha Amini, originaire de la région du Kurdistan, a été arrêtée à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict de la République islamique d’Iran pour les femmes.

En Iran, se couvrir les cheveux est obligatoire en public. La police des moeurs interdit en outre aux femmes de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés et des jeans troués ainsi que des tenues de couleurs vives, entre autres.

La jeune femme est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée le 16 septembre à l’hôpital, selon la télévision d’Etat et sa famille.

Des militants ont jugé sa mort « suspecte » mais la police de Téhéran a affirmé la semaine dernière qu’il n’y avait « pas eu de contact physique » entre les policiers et la victime. Le décès de la jeune femme a suscité une vague de manifestations dans le pays, notamment des milliers de femmes qui demandent la fin du port du voile.

Dans un récent communiqué de presse, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) estime qu’il est « scandaleux que le port d’un hijab ample en Iran puisse être un motif pour ce type de violence d’État » et que « les responsables doivent être tenu responsables pour ces attaques éhontées contre des femmes exerçant leur liberté de religion ou de conviction ».

« Le gouvernement iranien, en tant que membre des Nations Unies, doit également, comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l’homme, respecter le droit des manifestants d’exprimer pacifiquement leurs opinions contre le port obligatoire du couvre-chef religieux. »

Le président américain Joe Biden a, de son côté, affirmé mercredi que les Etats-Unis se tenaient « aux côtés » des manifestants.

« Nous sommes aux côtés des courageux citoyens et des courageuses femmes d’Iran, qui manifestent en ce moment même pour défendre leurs droits les plus élémentaires », a affirmé le dirigeant américain à la tribune des Nations unies.

Camille Westphal Perrier (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Mohasseyn

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