Les musées et les églises sont devenus des cibles privilégiées des groupes criminels organisés en raison des valeurs et des œuvres qu'ils détiennent, notent les services de renseignement qui s'alarment d'une "accélération" du phénomène.
Dans une note datée de mardi 28 octobre et dont l'AFP a eu connaissance, le service de renseignement et d'analyse sur la criminalité organisée (Sirasco) du ministère de l'Intérieur liste les différents vols intervenus ces dernières semaines, à commencer par celui des bijoux de la Couronne au musée du Louvre le 19 octobre, dont le préjudice a été évalué à 88 millions d'euros.
Cet attrait des groupes de criminalité organisée pour les objets détenus par les musées et les églises, voire des particuliers, s'explique soit par la valeur intrinsèque des œuvres, soit par leur composition d'or et pierres précieuses.
Dans le premier cas, ils doivent avoir un réseau de receleurs pour écouler les marchandises ou avoir été commandités pour effectuer le vol. Dans le deuxième cas, ils démontent les objets et les revendent, sans identification possible de l'œuvre.
Dans le cas du vol des bijoux de la Couronne au Louvre, les deux hypothèses sont étudiées par les enquêteurs.
Le service de renseignement relève en outre que les artefacts constitués d’or, valeur refuge en plein essor, sont également très prisés, de même que les autres métaux précieux comme l'argent.
Il en a été ainsi dans deux affaires récentes de vols dans des églises où des vases ont été démontés et cassés pour être revendus.
Il note en outre le vol de 6 kg de pépites d'or au Muséum d'histoire naturelle le 16 septembre à Paris pour lequel une suspecte, une ressortissante chinoise, a été arrêtée à Barcelone en Espagne, en possession d'une refonte d'or de près d'un kilo.
Mais aussi le vol de pièces de monnaie anciennes d'or et d'argent au lendemain du casse du Louvre à Langres en Haute-Marne.
Les renseignements soulignent par ailleurs que le vol de pièces de porcelaine chinoise ancienne prospère actuellement en Europe.
A cet égard, le vol au musée Dubouché de Limoges le 4 septembre, pour un préjudice estimé à 6,5 millions d'euros, en est une illustration.
Dans leur note, les renseignements constatent le recours à des petites mains recrutées via des messageries privées pour effectuer les cambriolages.
Parmi les vols d'oeuvres d'art ou d'objets de collection survenus ces deux derniers mois figurent aussi le vol d'une centaine de croix huguenotes au musée du Désert le 7 octobre à Mialet en Gard et les deux cambriolages au musée Jacques Chirac à Sarran en Corrèze, mi octobre.
Dans tous ces cas, l'Office national de lutte contre le trafic de biens culturels a été saisi.
La Rédaction avec (AFP)