
Un missionnaire civil américain a été enlevé mardi 21 octobre à Niamey, la capitale du Niger, a appris l'AFP mercredi. "Nos responsables de l'ambassade collaborent avec les autorités locales (à Niamey)", a déclaré une source.
Plusieurs Occidentaux ont été enlevés en début d'année dans le nord du Niger, pays en proie aux violences jihadistes et dirigé par une junte militaire depuis plus de deux ans.
L'homme, dont le nom n'a pas été renseigné, est âgé d'''une cinquantaine d'années" et est membre de SIM, une organisation chrétienne évangélique anciennement connue sous le nom de Société internationale missionnaire, selon une source proche du dossier.
"Il s'agit d'un pilote d'avion travaillant pour l'ONG SIM International et présent au Niger depuis 2010, faisant du transport aérien d'urgence humanitaire", a précisé sur X Wamaps, un groupe de journalistes ouest-africains spécialisé dans l'actualité sécuritaire au Sahel.
En début de soirée mercredi, un porte-parole du Département d'État américain a confirmé l'enlèvement à l'AFP et souligné "des efforts coordonnés de l'ensemble du gouvernement américain" pour obtenir "la libération et le retour en toute sécurité" de leur ressortissant.
"Nos responsables de l'ambassade collaborent avec les autorités locales (à Niamey)", a ajouté cette source.
Au Niger, SIM est présente dans plusieurs localités où elle évangélise, apporte son aide aux églises locales, aux hôpitaux ou fournit l'accès à l'eau potable.
"Il a été enlevé à seulement quelques rues du palais présidentiel, en plein centre-ville (de la capitale) dans une zone abritant des organisations internationales", ajoute Wamaps.
Selon une source diplomatique régionale, il est "déjà en route vers la frontière malienne", un fief du groupe jihadiste État islamique au Sahel (EIS).
Pas de revendication
"Aucun des groupes terroristes opérant sur le territoire nigérien n'a revendiqué cet enlèvement et aucune rançon n'a été demandée", précise Wamaps.
Le Niger fait face à des attaques jihadistes meurtrières de Boko Haram, près du lac Tchad (est) mais aussi de groupes liés à Al-Qaida et à l'État islamique dans sa partie ouest, dans la région de Tillabéri, proche du Burkina Faso et du Mali, deux pays aussi touchés par les violences jihadistes.
Plusieurs ressortissants étrangers ont été enlevés au Niger ces derniers mois.
En avril, une Suissesse de 67 ans présentée comme "Claudia", avait été enlevée à Agadez (nord), trois mois après l'enlèvement de l'Autrichienne Eva Gretzmacher, 73 ans, dans cette même ville.
Le groupe État islamique au Sahel (EIS) est considéré comme l'auteur de ces deux enlèvements, via des groupes criminels locaux pour son compte, selon plusieurs observateurs des mouvements jihadistes dans la région.
En octobre 2020, un missionnaire américain, Philip Walton, avait été enlevé dans l'ouest à Massalata, un village situé à 400 km de Niamey, près de la frontière avec le Nigeria. Il avait été libéré le 31 du même mois, grâce à une intervention des forces spéciales américaines dans le nord du Nigeria.
Ses ravisseurs avaient réclamé une "rançon" contre sa libération.
En octobre 2016, un humanitaire américain, Jeffery Woodke, avait été enlevé par des jihadistes à Abalak, région de Tahoua (ouest du Niger). Il avait été libéré en 2023.
Le Niger, dirigé par un régime militaire souverainiste depuis un coup d'État perpétré en juillet 2023, a obtenu le départ des armées américaines et françaises qui l'aidaient dans la lutte contre les jihadistes, qui minent plusieurs régions du pays.
"Avec notre retrait de la région, nous avons perdu notre capacité à surveiller étroitement ces groupes terroristes mais nous continuons à collaborer avec des partenaires pour apporter le soutien que nous sommes en mesure de fournir", avait déclaré fin mai l'ex-chef du commandement américain pour l'Afrique (Africom), le général Michael Langley.
La Rédaction avec (AFP)