Nigéria : De retour chez elles, les femmes enlevées et violées par Boko Haram sont marginalisées

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En Afrique de l’Ouest, plusieurs femmes sont enlevées par le groupe extrémiste Boko Haram. Celles qui sont secourues sont accueillies avec disgrace, étiquetées comme les « femmes Boko Haram ». L’une des victimes raconte le traitement qu’elle a reçu lors de son retour.

E
n octobre 2015, Esther (prénom changé) alors âgée de 17 ans voit sa vie basculer. Lors d’une attaque perpétrée par Boko Haram à Gwoza dans l’État de Borno, Esther est enlevée, son père laissé pour mort.

Les extrémistes utiliseront toutes sortes de moyens pour forcer la jeune chrétienne à se convertir à l’islam. Elle sera violée à plusieurs reprises. « Je ne peux compter combien d’hommes m’ont violée », dit-elle en larmes. « Chaque fois qu’ils revenaient de leurs attaques, ils nous violaient, nous souillaient ». Esther tombe alors enceinte de Rébecca. Malgré son désespoir, Esther ne renonce pas à sa foi.

En novembre 2016, les filles enlevées par Boko Haram sont secourues par l’armée nigériane. Celles-ci sont accueillies avec moquerie, étiquetées comme les « femmes Boko Haram ». « Ils se moquaient de moi parce que j’étais enceinte », se souvient Esther. « Même mes grands-parents m’ont méprisée… » Depuis son retour, Esther reçoit un soutien psychologique grâce à Open Doors, pour l’aider à surmonter sa colère, sa douleur et sa honte. Elle bénéficie également d’une aide alimentaire.

Les études menées par l’UNICEF et l’International Alert ont conclu que les femmes enlevées par Boko Haram « font face à la méfiance et à la persécution à leur retour dans la société ». Depuis 2009, la violence de Boko Haram est la principale cause de décès violents et de déplacement au Nigeria. En 2014, le groupe était responsable de plus de morts en comparaison avec l’Etat islamique en Irak et en Syrie.

L’ONU estime que 2,5 millions de personnes, dont 1,5 million d’enfants, ont été déplacées depuis mai 2013. La violence contre les femmes a également connu une forte croissance. ‘Our Bodies, Their Battleground’, un rapport de recherche mené par Open Doors, a conclu que les attaques de Boko Haram envers les communautés chrétiennes au Nigeria sont soigneusement calculées pour forcer la population à se convertir à l’islam.

MAG

Source : World Watch Monitor

Crédit image : Flickr/CC – European Commission DG ECHO


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