Nigeria : l'ONG Portes Ouvertes réagit au discours de Trump appelant à une intervention militaire

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Récemment, le président des États-Unis, Donald Trump, a classé le Nigeria en tant que pays particulièrement préoccupant et a menacé d’intervenir pour lutter contre "les meurtres de chrétiens". En réaction, l'ONG Portes Ouvertes a souligné l’importance d’"une prise de conscience", tout en précisant que les victimes "ont avant tout besoin d’une aide humanitaire à la hauteur de leur détresse."

Dans un post Instagram publié le 31 octobre, le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé avoir classé le Nigeria sur la liste des pays "particulièrement préoccupant". Une décision qui intervient après que des membres du congrès ont appelé le président à agir contre l’insécurité des chrétiens dans le pays, le 5 octobre dernier.

"Lorsque des chrétiens, ou tout autre groupe, sont massacrés comme c’est le cas au Nigeria (3.100 contre 4.476 dans le monde), il faut agir !", a-t-il notamment écrit.

Les chiffres cités par le président sont issus de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. En réaction, l’organisation a publié un communiqué trois jours plus tard sur son site, afin de "clarifier la position de Portes Ouvertes" sur la situation dans le pays mais surtout sur les prises de paroles de Donald Trump.

La mise en lumière par le président des États-Unis sur la situation vécue par les chrétiens au Nigeria a été saluée par le porte-parole de Portes Ouvertes pour l’Afrique Subsaharienne, Jo Newhouse. "C’est une prise de conscience que le problème est grave et de grande ampleur", a-t-il déclaré.

"C’est aussi une reconnaissance symbolique importante des souffrances considérables endurées par les populations les plus vulnérables au Nigeria."

"Que fait la communauté internationale ?"

Le 1er novembre, le président est allé encore plus loin en menaçant le Nigeria d’une action militaire menée par les États-Unis pour lutter contre "les meurtres de chrétiens". 

"Si le gouvernement nigérian continue de tolérer les meurtres de chrétiens, les États-Unis cesseront immédiatement toute aide au Nigeria, et pourraient très bien aller dans ce pays désormais déshonoré, armes au poing pour anéantir complètement les terroristes islamistes qui commettent ces atrocités horribles. J'ordonne au ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle action." 

En réaction, les autorités nigérianes ont démenti les accusations de persécution des chrétiens dans le pays.

De son côté, l’ONG Portes Ouvertes a réaffirmé son objectif initial qui n’est pas de soutenir une intervention militaire, mais d’œuvrer pour la protection des civils, pour la justice par la condamnation des acteurs des exactions et pour la reconstruction et la guérison des communautés touchées.

"Plutôt que [...] des menaces d’interventions militaires, les victimes ont avant tout besoin d’une aide humanitaire à la hauteur de leur détresse."

L’organisation de défense des chrétiens persécutés demande "un accroissement de l’aide humanitaire", en particulier pour les personnes déplacées dans le pays après avoir fui les violences. Ses membres s’indignent que la communauté internationale n’ait pas encore enquêté "sur les crimes commis par Boko Haram, ISWAP et les milices fulanis radicalisées" et qu’elle n’apporte pas une aide urgente aux victimes "pour survivre et se reconstruire".

"Que fait la communauté internationale ?", a conclu Portes Ouvertes.

Mélanie Boukorras

Crédit image : Portes Ouvertes (Pasteur nigérian dans un camp de déplacés chrétiens à Benue, Nigeria). 


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