Le 21 octobre, une audience devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné cinq chrétiens à des peines cumulées de plus de cinquante ans de prison. Ils sont accusés d’avoir participé à des activités religieuses, dont la prière et les réunions, rapporte l’organisation Article 18 dans un récent communiqué.
Le pasteur irano-arménien, Joseph Shahbazian et son épouse Lida, ainsi que les chrétiens Nasser Navard Gol-Tapeh, Aida Najaflou et une troisième femme dont le nom n’a pas été rendu public, ont été condamnés à une peine cumulée de 50 ans, le 21 octobre par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Leur crime ? Avoir participé à des "activités religieuses ordinaires", telles que des temps de prières, de baptêmes ou encore de communion entre croyants, selon l’organisation de défense des chrétiens persécutés en Iran, Article 18 dans un communiqué publié le 9 décembre.
Au moins quatre des croyants ont été condamnés à des peines personnelles de 10 ans de prison en vertu de l’article 500 du Code pénal. Adopté le 20 mai 2020, cet article prévoit des sanctions à l’encontre des personnes se rendant coupables de "manipulation psychologique déviante" ou de "propagande contraire à l’islam", dans la "sphère réelle ou virtuelle". Deux d’entre eux, ont également reçu des peines supplémentaires de cinq années pour des accusations de rassemblement religieux.
Leur procès qui "portait de nombreuses marques d’un manque de procédure régulière", a été dénoncé par le directeur d’Article 18, Mansour Borji. Il a notamment évoqué la détention préventive de Joseph, Aida et Nasser pendant sept mois avant d’obtenir leur procès. L’organisation a annoncé que les chrétiens ont l’intention de faire appel.
Joseph Shahbazian a déclaré être "fier" d’annoncer l’Évangile "à toutes les nations et à tous les peuples", malgré les risques liés à sa condamnation. Quant à Nasser Navard Gol-Tapeh, il explique que sa détention et la distribution de livres religieux visaient à approfondir sa foi et à "la partager" avec son entourage.
"Ces exemples démontrent clairement comment des chrétiens iraniens comme Joseph, Nasser, Aida, Lida et le cinquième chrétien sont condamnés pour la seule raison de leurs activités chrétiennes ordinaires – notamment le désir de partager leurs croyances avec les autres et de leur donner l’occasion de lire le livre saint chrétien", relate le directeur d'Article 18.
"Parallèlement, la République islamique d’Iran prétend garantir la liberté religieuse à ses citoyens, alors qu’il est manifeste qu’une telle liberté de choix n’existe pas."
Le gouvernement iranien a également confisqué leurs biens personnels dont leurs bibles et ouvrages chrétiens. En début d’année, deux autres chrétiens avaient été condamnés à douze ans de prison pour avoir "fait entrer clandestinement" des bibles dans le pays.
L'Iran est classé 9e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025. Dans le pays, le gouvernement rejette toute influence de l'Occident, qu'il "estime lié au christianisme".
Mélanie Boukorras