Ouganda : un lycéen de 19 ans tué par son frère en raison de sa foi
Au lendemain de sa conversion, un jeune lycéen de 19 ans a été tué par son frère alors qu’ils se rendaient à l’école en Ouganda, le 1er septembre. "Je ne lui ai rien fait de mal. Je change simplement de foi", a-t-il déclaré avant de mourir.
Après avoir assisté à un événement d’évangélisation réunissant des chrétiens et des musulmans dans la ville de Mbale en Ouganda, Shafiki Wasike, un jeune lycéen de 19 ans, a embrassé la foi chrétienne le 31 août dernier, rapporte Morning Star News (MSN)
"J'ai passé quelques heures à guider Wasike sur le chemin du salut et à l'inviter à l'église le dimanche suivant", a déclaré le pasteur Wabomba, présent lors de l’événement.
De retour chez lui, son frère, Akram Kairoki, l’a menacé après avoir appris sa conversion et lui a demandé de renoncer à sa nouvelle foi. "Wasike m'a appelé pour me dire que son frère lui avait envoyé un message menaçant", ajoute le pasteur.
Le lendemain, sur le chemin du lycée, Akram a sorti une arme blanche et a poignardé son frère à deux reprises, selon MSN. Ses cris ont alerté des élèves qui l’ont amené d’urgence à l’hôpital. Malheureusement le jeune homme a succombé à ses blessures. Avant de mourir, il aurait déclaré :
"Pourquoi mon frère devrait-il me poignarder ? Je ne lui ai rien fait de mal. Je change simplement de foi et je rejoins la foi chrétienne."
Akram a été arrêté par la police en quelques jours. Le 8 septembre, le pasteur Wabombaa a présidé les funérailles de Shafiki au domicile familial. Selon lui, ses proches auraient refusé de toucher le corps de la victime, considéré désormais comme "un infidèle".
Bien qu'à majorité chrétienne, l'Ouganda reste instable surtout à l'est du pays (zone où se situe la ville de Mbale NDLR), rapporte l'ONG Portes Ouvertes.
"Dans l’Est à majorité musulmane, le prosélytisme musulman est mené tambour battant par le mouvement fondamentaliste taglibh. Cette radicalisation stimule la persécution à l’encontre des chrétiens, aussi encouragée par les imams et les scheiks dans leurs prêches. Les églises qui expriment publiquement leur foi chrétienne et les chrétiens issus d’arrière-plan musulman sont particulièrement ciblés."
Mélanie Boukorras
