Pour l’acteur Cillian Murphy, l’art peut soigner le "traumatisme" des scandales de l'Eglise en Irlande

Pour l’acteur Cillian Murphy, l’art peut soigner le traumatisme des scandales de l'Eglise en Irlande

L'acteur Cillian Murphy, l'un des favoris dans la course aux Oscars cette année, a jugé jeudi que l'art pouvait soigner le "traumatisme collectif" du retentissant scandale des filles-mères exploitées par des sœurs catholiques en Irlande.

Lors de la présentation du film "Small Things Like These" (Ce genre de petites choses, ndlr), dont il est le héros, la star irlandaise est revenue sur ce chapitre particulièrement sombre de l'histoire de son pays.

"C'était un traumatisme collectif, particulièrement pour les gens d'un certain âge et je pense que nous sommes encore en train d'y faire face", a déclaré Cillian Murphy, lors d'une conférence de presse à Berlin. Adapté du best-seller de l'Irlandaise Claire Keegan, "Small Things Like These" est le film d'ouverture du festival international du cinéma à Berlin jeudi et fait partie des 20 films en compétition pour l'Ours d'or, la plus haute récompense de la Berlinale.

"Je pense que l'art peut être un baume utile à cette blessure. Le livre était un immense bestseller. Il semble que tout le monde l'a lu (en Irlande, ndlr)", a-t-il dit.

Dans ce film réalisé par le Belge Tim Mielants, Cillian Murphy incarne un père dévoué qui découvre le secret des blanchisseries de la Madeleine : entre les années 1920 et 1990, dans des couvents, des nonnes maintenaient en servitude des jeunes femmes après avoir donné à l'adoption leurs bébés, nés hors mariage.

Evoquant l'histoire du héros, un "homme chrétien qui tente de faire un acte chrétien dans une société chrétienne dysfonctionnelle", il a estimé qu'elle "posait beaucoup de questions sur la complicité, le silence et la honte à propos de toutes ces choses".

"Mais je ne pense pas que le devoir de l'art, c'est de répondre à ces questions, c'est plutôt de les provoquer", a-t-il dit. Entre 1922 et 1996, plus de 10.000 jeunes filles et femmes ont travaillé gratuitement dans des blanchisseries exploitées commercialement par des religieuses catholiques.

En 2013, les autorités irlandaises ont publié un rapport de 1.000 pages sur ces agissements, forçant le Premier ministre de l'époque, Enda Kenny, et les congrégations religieuses à présenter des excuses publiques.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock/ Denis Makarenko

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