Première rencontre du pape Léon XIV avec une association de victimes d'abus sexuels

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Le pape Léon XIV a tenu lundi 20 octobre sa première réunion avec une association de victimes d'abus sexuels commis par le clergé, donnant lieu à une discussion "libre et ouverte", notamment sur la façon dont l'église pourrait agir davantage, a indiqué l'un des participants à l'AFP.

"Notre objectif était d'établir une relation avec lui et d'obtenir un engagement pour une discussion continue, et il était ouvert à ces deux options", a témoigné auprès de l'AFP Tim Law, co-fondateur et membre du conseil d'administration d'"Ending Clergy Abuse" (ECA), association internationale basée aux États-Unis.

À cette rencontre qui devait initialement durer 20 minutes mais s'est prolongée une heure, selon lui, ont participé des représentants de victimes d'abus commis par le clergé dans plus de 30 pays.

Ces derniers ont notamment plaidé auprès du premier pape américain de l'Histoire pour voir étendue au reste du monde la règle de "tolérance zéro" sur les abus sexuels en vigueur aux États-Unis.

En vertu d'une charte établie par les évêques américains, un prêtre ou un diacre catholique est définitivement démis de ses fonctions dès qu'un seul acte d'abus sexuel sur mineur est prouvé ou admis.

"Il m'a répondu que c'était difficile, qu'il y avait une forte résistance à une loi universelle dans certaines régions du monde", a rapporté Tim Law.

"Notre objectif est d'être dans la salle avec les dicastères, les commissions qui débattent de ces questions afin de déterminer les points de résistance. Que pouvons-nous faire pour les surmonter, et simplement faire partie de la conversation. (Le pape) était ouvert à cette idée", a-t-il poursuivi.

L'ECA avait écrit au chef spirituel des 1,4 milliard de catholiques, juste après son élection en mai, afin de solliciter une rencontre, que Tim Law a qualifiée "d'historique": "Nous avons déjà écrit des lettres à des papes auparavant, donc le fait qu'il ait répondu, c'était incroyable".

Les discussions ont également porté sur le rapport de la commission pontificale pour la protection des mineurs publié la semaine dernière, qui a notamment mis en avant la "résistance culturelle" au sein de l'Église catholique freinant la lutte contre les violences dans de nombreux diocèses du monde.

"Les victimes dans notre groupe ont dit que franchement, il y avait eu de belles paroles mais aucune action. (Le pape) a hoché la tête, comme s'il était d'accord. Je ne veux pas lui faire dire ce qu'il n'a pas dit, mais je pense qu'il a compris", a relevé Tim Law.

La Rédaction avec (AFP)

Crédit Image : Shutterstock /  Marco lacubucci Epp

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