
Le nouveau secrétaire général de l'Enseignement catholique s'est attiré des critiques après des déclarations en faveur de la prière en classe et d'une éducation à la sexualité spécifique dans ses établissements, des propos jugés mercredi "inacceptables" par le Comité national d'action laïque (Cnal).
"Après avoir affirmé que le nouveau programme Evar(s) devait s’inscrire dans une 'vision chrétienne'", Guillaume Prévost "persiste et signe en déclarant que l’on devrait pouvoir 'prier en classe'", a affirmé le Cnal, organisme qui promeut l'école publique et la laïcité, regroupant notamment le syndicat Unsa éducation et la fédération de parents FCPE.
"Cette prise de position illustre un immense mépris des règles les plus élémentaires inscrites dans le contrat qui lie les établissements de son réseau à l’État", a-t-il ajouté dans un communiqué.
"Ces propos sont inacceptables" et "confirment que l'enseignement catholique, sur le privé sous contrat, cherche à s'affranchir des règles auxquelles il est pourtant soumis", a renchéri auprès de l'AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.
Lors d'une conférence de presse mardi, Guillaume Prévost a défendu la possibilité pour les enseignants de prier avec leurs élèves en classe, estimant qu'ils en "ont parfaitement le droit, parce que c'est leur liberté pédagogique et leur liberté de conscience".
"Si vous estimez que si je dis un 'je vous salue Marie', c'est insupportable pour vous (...), il ne faut pas inscrire votre enfant dans nos établissements", a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Éducation a souligné que la prière est "contraire à la loi" si elle "est imposée".
Par ailleurs, si elle est facultative, "le temps de prière est considéré comme un enseignement religieux et ne peut pas empiéter sur le temps des cours", a-t-il ajouté.
Ces propos sur la prière sont "une attaque frontale contre la liberté de conscience", a estimé sur X le député Paul Vannier (LFI), corapporteur de la mission parlementaire sur la violence dans les établissements scolaires.
Lors de sa conférence de presse, M. Prévost a assuré par ailleurs que l'Enseignement catholique mettrait en œuvre le nouveau programme d'Evars (Éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle). Mais il a défendu aussi la possibilité pour l'enseignement catholique d'avoir un "projet de réseau" spécifique sur le sujet et de faire intervenir des associations hors temps scolaire "répondant aux singularités" de ce "projet éducatif".
La Rédaction (avec AFP)