"Quand des élèves changent de genre et que les parents l’ignorent" : un article du New York Times qui fait débat

Quand des élèves changent de genre et que les parents l’ignorent un article du New York Times qui fait débat

Le New York Times, média connu pour ses positions progressistes, a récemment surpris en publiant un très long article sur le transgenrisme dans des écoles publiques américaines. Se penchant sur la possibilité donnée à ces établissements de cacher aux parents les éventuelles transitions de genre de leurs enfants, le célèbre quotidien a donné la parole à des parents de libéraux et conservateurs qui découvrent stupéfaits que leurs enfants ont un autre genre à l’école. Divers contributeurs du Times dénoncent son supposé parti pris.

L’article du 22 janvier, intitulé "Quand des élèves changent de genre, d’identité et que les parents l’ignorent", débute en mentionnant le cas de Jessica Bradshaw qui conteste la volonté des élus républicains de s’opposer aux revendications LGBTQ. La mère de famille a cependant été choquée de découvrir un prénom masculin sur un devoir de sa fille de 15 ans. Cette dernière lui a alors avoué qu’elle était considérée comme un garçon à l’école.

"Personne ne nous a jamais dit que, sur le papier et en cours, notre fille était notre fils", dénonce-t-elle. Un responsable de l’école lui a expliqué que l’adolescente ne souhaitait pas que ses parents fussent informés de son choix et que les dirigeants californiens demandent que les écoles respectent ces décisions. Depuis six mois, sa fille utilisait les toilettes des garçons.

La pratique est autorisée dans diverses écoles publiques et dépend notamment des États. En Virginie ou en Floride, républicaines, les écoles n’ont pas le droit de ne pas informer les parents, tandis que dans les États démocrates du Michigan et de New York, des enseignants utilisent le nouveau prénom des élèves transgenres en classe, mais gardent l’ancien lorsqu'ils s'adresssent aux parents. L’intention, disent les responsables, est de protéger les enfants de la violation de leur vie privée.

Ces obligations n’ont pas empêché Bonnie Manchester, enseignante dans le Massachusetts, d’informer Stephen Foote que son enfant de 11 ans avait changé de prénom et de pronom. Licenciée à la suite de cette désobéissance, l’institutrice ne regrette pas son choix : "J’ai porté la lumière sur ce qui était dans l’obscurité, j’étais prête à perdre mon travail." Mais sa position ne semble pas être très partagée, nombre de ses collègues considèrent qu’il est de leur responsabilité morale de mentir aux parents.

Mentir aux parents considérés comme de mauvais éducateurs

Si les Bradshaw ont accepté la nouvelle identité de genre de leur enfant, ils refusent la prise d’hormones et toute opération pour retirer ses seins. Ils soulignent qu’ils connaissent mieux que l’école l’adolescente qui est autiste et souffre de divers troubles psychiques. La mère déclare que l’école lui donne l’impression d’être un mauvais parent.

Le quotidien rapporte que "des dizaines de parents dont les enfants ont effectué une transition sociale à l'école ont déclaré qu'ils se sentaient diabolisés par les éducateurs qui semblaient penser qu'ils savaient ce qui était le mieux pour leurs enfants". Hostiles ou ouverts à la transition, ces parents dénoncent l’impossibilité pour eux de "faire part de leurs préoccupations sans être totalement exclus ou sans que leur famille ne soit qualifiée de dangereuse".

Erica Anderson, psychologue transgenre, a mis de côté ses réticences à travailler avec les conservateurs et a déposé un mémoire dans un procès dans le Maryland, en soutien à des avocats hostiles aux revendications des personnes LGBT :

"Je refuse d’être niée en tant que personne transgenre, et je ne veux pas que les prérogatives ou l'identité de qui que ce soit lui soient retirées, mais sur ce point, je suis en accord avec des gens qui sont prêts à défendre les parents."

Des centaines de contributeurs du Times ont signé une lettre dénonçant cet article ainsi que d’autres papiers sur le même sujet. Selon eux, le journal promeut une approche "pseudo-scientifique" en omettant des "informations pertinentes sur ses sources". Les signataires reprochent à l’article de n’avoir pas mentionné que ce sont souvent des groupes juridiques conservateurs comme l’Alliance Defending Freedom qui représentent les parents dans ce type d'affaires. 

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstock / Osugi

Dans la rubrique International >



Les nouvelles récentes >