
Membre de l’Église MLK depuis douze ans, j’ai ressenti ce reportage comme une blessure. Derrière la caricature, ce sont des chrétiens ordinaires qui vont payer le prix.
Quand le scénario précède l’enquête
Le reportage diffusé jeudi 25 septembre sur France Télévision dans Envoyé spécial n’avait rien de neutre. Dès les premières minutes, le ton était donné : les évangéliques seraient des illuminés, des homophobes, des manipulateurs, des adeptes de thérapies de conversion… et, à leur tête, des pasteurs stars, décrits comme de véritables experts en communication et en marketing.
L’ensemble du reportage n’était qu’une mise en scène destinée à valider cette caricature. Les images et les témoignages ont été choisis pour coller au cliché. Le résultat ? Une caricature. Si je n’étais pas chrétien et que je découvrais ce reportage, je me dirais :
"Ils sont illuminés et embrigadés, ces évangéliques !"
Voilà l’image que le service public, à travers l’émission d’Élise Lucet, a choisi de donner à plus d’un million de chrétiens en France.
De l’intérieur, un témoignage
Avec mon épouse Muriel, nous sommes membres de l’Église MLK depuis douze ans. C’est une communauté vivante, accueillante, profondément engagée dans la société.
Face à ce tournage, notre église et son pasteur, Ivan Carluer, avaient choisi la transparence. Rien à cacher. Les caméras ont circulé librement et chaque échange avait reçu des réponses claires. Pourtant, lors de la dernière interview, la journaliste a prétexté un problème technique de micro pour relancer le pasteur Ivan Carluer. Elle avait d’ailleurs assuré à l’avance :
"Ce n’est pas pour Envoyé spécial."
En réalité, ce fut une embuscade : de nouveaux sujets, jamais convenus, introduits uniquement pour tendre un piège et obtenir des images choc — comme celle où l’on voit le pasteur Carluer quitter la pièce, donnant l’impression qu’il refusait de répondre.
Manipulation et promesses non tenues
Soyons clairs : ce n’était pas un reportage sur les évangéliques. C’était un film construit sur un mauvais scénario, où l’on a fait jouer des "acteurs" souvent à leur insu. Ce n’était pas du journalisme, c’était un tribunal télévisé où la sentence était écrite d’avance, une mise en scène destinée à frapper les esprits.
Les premières victimes
Ce qui me peine le plus, ce ne sont pas seulement les images faussées de MLK, mon église que j’aime beaucoup. Ce sont les chrétiens ordinaires, les croyants du quotidien.
Dès le lendemain de l’émission, des milliers d’entre eux devront affronter des remarques dans leur école, leur travail, leur famille :
"Tu fais partie de cette secte ? Tu es comme ceux qu’on a vus à la télé ?"
Pendant que la journaliste passe déjà à autre chose, plus d’un million de chrétiens évangéliques en France vont devoir assumer les conséquences de cette caricature.
Une question de fond
Alors je pose une question simple : est-ce vraiment le rôle du service public d’attiser la méfiance, de jeter l’opprobre, de piétiner la liberté de culte, de croyance et de pensée — qui sont pourtant des droits fondamentaux de notre République ?
Je n’attends pas des médias qu’ils soient complaisants. Mais j’espère un journalisme honnête, qui cherche la vérité plutôt que le buzz.
L’Église MLK en bref :
• Implantée à Créteil, MLK rassemble chaque semaine plusieurs milliers de personnes de tous horizons.
• Engagée socialement, elle soutient de nombreuses initiatives locales : aide alimentaire, accompagnement des familles, accueil des jeunes.
• Membre reconnue de la Fédération Protestante de France (FPF) et du Conseil National des Évangéliques de France (CNEF).
• Ouverte aux médias, elle a toujours choisi la transparence, y compris dans ce reportage.
• Ancrée dans la société, elle valorise le respect, la diversité et le dialogue.
Une espérance qui demeure
La Bible dit :
"Le premier qui parle a raison, jusqu’à ce que sa partie adverse vienne l’interroger" (Proverbes 18:17).
Je crois que la vérité finit toujours par émerger. Les images passent, les buzz s’éteignent. Mais les vies transformées, elles, demeurent.
À MLK comme dans tant d’autres églises, nous continuerons à servir, à aimer, à dialoguer — dans la vérité et dans la paix. Nos portes restent ouvertes. À tous ceux qui cherchent la vérité avec honnêteté.
Parce qu’au fond, ce n’est pas seulement une question d’image. C’est une question de dignité. Et surtout, une espérance que personne ne pourra jamais caricaturer.
Éric Célérier