Quelle place pour la femme dans l’Église ? Un article de la Fédération de l'Entraide Protestante

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Lire cette question est pour moi déjà difficile. D’abord parce que je ne sais pas qui est "la femme". Je préférerais passer du singulier au pluriel…

Peut-on résumer la moitié de l’humanité dans un singulier ? La réponse est implicite. S’est-on déjà posé la question inverse : quelle place pour l’homme dans l’Église ? Quand je lis la Bible, j’observe la manière dont Jésus a été en relation avec des femmes. Elles étaient pour lui "des hommes comme les autres", des personnes avec lesquelles on peut aborder tous les sujets.

Une place égale devant Dieu

Cette non-différenciation entre deux singuliers, la femme et l’homme, se poursuit dans les premières communautés chrétiennes. On y rencontre des femmes responsables d’Église, et l’apôtre Paul adresse ses salutations indifféremment aux femmes et aux hommes à la fin de ses lettres.

Avec le baptême, toutes et tous ont une place de même importance et unique devant Dieu. Chacune et chacun prend la place dans laquelle elle ou il est bien dans l’Église, les engagements et responsabilités qui lui conviennent et où la communauté la ou le reconnaît. Bien sûr, entre l’idéal et la réalité, il y a parfois un écart.

Entre l’ambition de l’Évangile et la réalité sociale, la distance est parfois telle que les Églises sont obligées de respecter les règles de bienséance sociale sauf à passer pour des sectes dangereuses.

Un statut fluctuant

À chaque période de réforme de l’Église, les femmes ont retrouvé un peu de la liberté évangélique, avant de voir leur liberté restreinte à nouveau. Avec la réforme de Luther au XVIe siècle, par exemple, les femmes ont pu prêcher, avant d’en être à nouveau empêchées.

Parler de l’Église au singulier est d’ailleurs presque aussi difficile que de parler de la femme au singulier ! Aujourd’hui, dans certaines Églises protestantes, les femmes occupent les fonctions qu’elles souhaitent ; dans d’autres, elles n’ont pas la possibilité d’être pasteure ni d’accéder à la gouvernance.

Les Églises justifient leur organisation par des manières différentes de lire la Bible. La question est de savoir quel est le cœur de l’Évangile et sur quoi doit-on temporairement transiger afin que le message évangélique puisse être reçu par des non-croyants ?

Aujourd’hui, la société française porte fortement les revendications féminines de liberté, responsabilité, respect égal aux hommes pour leur vie et leurs engagements. Je suis heureuse que l’Église à laquelle j’appartiens ait fait ce choix depuis des décennies.

Emmanuelle Seyboldt, pasteure, présidente du Conseil national de l’Église protestante unie de France. 

Article à retrouver en intégralité ici. La Fédération de l’Entraide Protestante (FEP) rassemble les acteurs protestants de l’action sociale, médico-sociale et sanitaire en France avec pour mission de contribuer à une société plus juste et plus solidaire.


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