
Son nom semble être sur toutes les lèvres depuis que l’église de la Sainte-Famille, unique paroisse catholique de la bande de Gaza, a été touchée par un missile le 17 juillet dernier. Blessé, le père Gabriel Romanelli n’a pas quitté les lieux. Portrait d’un homme de foi, au service d’une communauté en détresse.
Le 17 juillet 2025, un missile frappe l’église de la Sainte-Famille à Gaza. Sous les décombres, des blessés, des cris, des larmes. Parmi eux, un homme en soutane avance en claudiquant, la jambe touchée par un éclat d’obus. Avant même d’accepter les premiers soins, il bénit les blessés couchés sur le parvis. Il s’appelle Gabriel Romanelli. Il est le curé de cette paroisse, la seule de Gaza.
Dans un portrait publié le 22 juillet par Paris Match par le journaliste Arthur Herlin et intitulé "Gabriel Romanelli, le curé de Gaza : portrait d’un héros sous les bombes", le père de 56 ans est décrit comme un homme "qui incarne une foi qui dépasse l’entendement", selon le témoignage d’une Française de Jérusalem. Le reportage retrace la scène dramatique de l’attaque et souligne la détermination du prêtre à rester auprès des siens, malgré la douleur et la peur.
FSSPX.Actualités, organe de communication de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, consacre également un article à la situation des chrétiens de Gaza, dans lequel le père Romanelli partage la réalité quotidienne de cette communauté réduite à environ 500 fidèles, terrée dans l’enceinte de l’église de la Sainte-Famille. Il y raconte les pénuries dramatiques – un kilo de sucre à 100 euros, du café à 250 – mais surtout la force invisible qui soutient les survivants : la prière et surtout la foi.
Argentin, ordonné prêtre en 1998, Gabriel Romanelli appartient à l’Institut du Verbe Incarné, une congrégation missionnaire présente dans les zones les plus hostiles du monde. Envoyé à Gaza en 2019, il y exerce son ministère en arabe, auprès d’une population majoritairement musulmane. Son rôle dépasse celui de curé : organisateur, éducateur, consolateur, il est devenu une figure centrale de résistance spirituelle dans l'enclave.
Selon FSSPX.Actualités, chaque jour à 7h, les fidèles restés sur place commencent par une adoration silencieuse devant le Saint-Sacrement. Les enfants écrivent des prières, les jeunes méditent. L’église, transformée en abri, devient l’ultime refuge d’un peuple abandonné. "Nous sommes à bout de forces, mais pas vaincus", affirme le prêtre.
"Même si le monde semble nous ignorer, nous savons qu’il prie pour nous."
Dans une vidéo publiée il y a une dizaine de jours par Vatican News, le prêtre lançait un appel à la prière pour Gaza.
Camille Westphal Perrier