Rencontre avec des femmes qui se battent pour la reconnaissance des conséquences psychologiques de l'IVG

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Elles s'appellent Amélie, Valérie, Evguénia, Emilie, Amandine (certains sont des noms d'emprunt pour des questions de confidentialités NDLR). Ces femmes ont en commun d'avoir avorté au moins une fois dans leur vie. Des avortements mal vécus, traumatiques dont elles parlent encore avec douleur. Ces femmes ont été rassemblées par le Centre européen pour le droit et la justice. Elles se battent pour faire entendre leur voix et notamment demander la reconnaissance officielle des conséquences psychologiques de l’IVG. 

L'inscription de l'IVG dans la Constitution a été adoptée à l'unanimité par les deux chambres du Parlement en mars dernier. C'est suite à ce vote, considéré par beaucoup comme historique, que le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a réuni un collectif de femmes. Ces femmes, qui ont toutes en commun d'avoir vécu des avortements traumatiques, rencontrent du 21 au 23 mai des Parlementaires pour partager leur expérience et demander des actions concrètes. 

L'enjeu ici n'est pas de remettre en question le droit à l'avortement ni de culpabiliser les femmes qui y ont recours, mais de plaider en faveur des femmes pour qu'elles soient accompagnées et protégées au mieux. 

"Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes. C'est toujours un drame et cela restera toujours un drame". Cette phrase a été prononcée par Simone Veil en novembre 1974 à l'Assemblée nationale. C'est ce "drame" que nous ont partagé cinq femmes sur les 17 réunies par l'ECLJ lors d'une conférence de presse à Paris, mercredi 22 mai. Amélie, Valérie, Evguénia, Emilie, Amandine (certaines utilisent des noms d'emprunt pour des questions de confidentialités NDLR) ont chacune leur tour pris la parole pour raconter leur douleur. 

Que l'on soit pour ou contre l'IVG, on ne peut qu'être bouleversé par leurs histoires. Ce qui en ressort c'est une violence du système, un isolement face à la perte, ce sentiment de ne pas avoir été réellement accompagnée, de ne pas avoir fait un choix "en toute conscience" et surtout, une infinie tristesse. Dans un contexte où l'avortement est un sujet extrêmement sensible qui suscite beaucoup d'émotion, ces femmes ont l'impression que leur voix n'est pas entendue. 

"On veut rappeler que d'autres solutions sont possibles, pour toutes ces femmes qui comme nous auraient fait un autre choix si elles avaient été mieux accompagnées."

Leurs demandes tiennent en trois points : la protection des femmes contre l’avortement contraint, notamment du fait des pressions du père de l’enfant, la reconnaissance officielle des conséquences psychologiques de l’IVG pour les femmes et une meilleure information sur les alternatives à l’IVG. Leur ambition est également d'éduquer et de sensibiliser les jeunes générations sur le sujet avec des campagnes dans les collèges et les lycées. 

Camille Westphal

Crédit image : Shutterstock / Chay_Tee

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