Résolution de l’enquête sur l’assassinat de Daya au Pakistan : un crime de sorcellerie

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L’enquête sur l’horrible assassinat de Daya Bheel au Pakistan a abouti à l’arrestation des meurtriers et de leur complice, le frère de la victime. Les personnes arrêtées ont avoué l’avoir tuée afin d’obtenir des ingrédients humains pour des rituels de sorcellerie. Suite à ce drame, une association chrétienne souhaite favoriser la sécurité des femmes dans le village de Daya.

Le corps mutilé de Daya Bheel avait été retrouvé le 27 décembre dernier, le lendemain de la disparition de cette femme quadragénaire et mère de cinq enfants, dont la dernière n’a que 14 ans. La jeune veuve travaillait dans les champs avec sa fille qui, de retour de la maison, avait constaté sa disparition.

L’enquête s’est rapidement orientée vers un crime de sorcellerie dans un pays où la magie noire est répandue et suscite l’inquiétude des élus. La police a arrêté un sorcier, Ropo, le 6 janvier, et a obtenu les noms de ses complices qu’elle a interpellés le lendemain, deux autres sorciers et le frère de Daya.

Le sorcier a déclaré que lui et les autres sorciers avaient tué Daya par rancune personnelle après l’avoir trouvée seule dans les champs. Dayara, le frère de la victime, leur avait indiqué ses déplacements. Les sorciers ont avoué qu’ils utilisent habituellement dans leurs rituels des organes humains, dont la peau, réduits en poudre. Cependant, des animaux auraient emporté la peau qu’ils avaient cachée.

Toujours plus d’inquiétude pour les femmes

Le crime a suscité une forte indignation dans la province du Sindh où les hindous sont davantage présents que dans le reste du Pakistan. Cependant, ses auteurs sont également hindous. Outre la colère, c’est l’inquiétude qui domine chez les femmes. Dans les petits villages, comme celui de Daya, elles n’ont pas forcément accès à des points d’eau pour leur toilette et sont donc exposées à des risques d’agression sexuelle dans les champs. Les viols, notamment de filles et femmes des minorités, sont monnaie courante dans le pays.

En 2014, deux sœurs chrétiennes de 14 et 16 ans avaient été violées par trois musulmans armés alors qu’elles s’étaient rendues aux abords d’un champ pour se soulager, faute de toilettes. La grande précarité sanitaire à la campagne ajoute à l’inquiétude des femmes, surtout celles des minorités.

La British Asian Christian Association (BACA), une organisation chrétienne qui apporte son soutien aux membres d’autres minorités, a décidé de financer l’installation de toilettes et de douches pour les femmes du village de Daya, ainsi que d’une pompe à eau, une opération qui coûte 500 livres sterling.

L’implication de gens de la communauté dans le meurtre de Daya a engendré une inquiétude qui durera. « Il faudra beaucoup de temps à cette communauté pour guérir, beaucoup auront des nuits blanches d’ici là », selon Juliet Chowdhry, responsable de la BACA.

Jean Sarpédon

Crédit image : British Asian Christian Association

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