Reza Karkah risque d’être expulsé en Iran car le gouvernement britannique estime qu’il a mal répondu à des questions sur sa foi

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S’il est expulsé en Iran, le chrétien Reza Karkah risque d’être persécuté pour sa foi, de subir des sévices corporels voire d’être condamné à la peine de mort.

Reza Karkah est iranien. Il vit avec sa femme et sa fille au Royaume-Uni, où il a rencontré Jésus et est devenu chrétien. Mais aujourd’hui il craint pour sa vie. Le gouvernement britannique a émis des doutes sur la validité de sa foi et a rejeté sa demande d’asile. Il risque d’être renvoyé en Iran.

Le parcours de Reza Karkah est chaotique. Il a quitté l’Iran et est arrivé au Royaume-Uni en 2003. Là-bas, il connait la rue, la toxicomanie et la petite criminalité. Dans la rue, il rencontre aussi celle qui deviendra sa femme, Leigh Riley. En 2015, la vie du couple va être bouleversée. Grâce aux actions d’une église, ils quittent la drogue, se tournent vers Jésus et deviennent chrétiens.

« Les gens de la soupe populaire m’ont parlé de Jésus-Christ, de la Bible et du besoin de salut. Ils ont été gentils et compatissants en nous donnant accès à un médecin, à des sacs de couchage et à des vêtements. J’ai trouvé l’espoir, nous sommes tous les deux devenus chrétiens. Depuis, nos vies ont complètement changé. »

Reza et Leigh vont se marier dans cette église et avoir une petite fille, Rosie, désormais âgée de 4 ans. Ils vont s’y impliquer en faveurs des musulmans iraniens, notamment par la traduction de prédications en langue farsi.

Mais la demande d’asile de Reza a une fois de plus été rejetée. L’homme dit avoir eu du mal à comprendre les questions qui lui avaient été posées sur sa foi au niveau du service d’immigration. Notamment en ce qui concerne son passage préféré dans la Bible et la dénomination de son église. Le jugement indique :

« L’appelant prétend s’être converti au christianisme il y a entre 3 ans et demi et 4 ans et que sa femme et lui ont été baptisés ensemble à l’église de Sundridge Road en 2015. En entretien, il n’a pas été en mesure d’indiquer la dénomination de l’église dans laquelle il a été baptisé et n’a pas pu détailler toutes les dénominations chrétiennes. Il a répondu correctement à certaines questions sur le christianisme bien que, par exemple, il n’ait pas pu nommer qui a trahi Jésus, ni pu se souvenir de son passage biblique préféré. Un manque de connaissance détaillée du christianisme n’est pas déterminant d’un manque de foi, cependant je note qu’il y a des domaines de connaissance de base qui font défaut. »

Depuis l’annonce de cette décision, quand il doit sortir de sa maison, Reza a peur.

« Je me sens lourd et ma vie est en suspens. Savoir que je pourrais être arraché de la rue me rend nerveux à l’idée de quitter la maison. Nous prions chaque fois que nous sortons pour que Jésus ait pitié de nous. J’ai maintenant une nouvelle vie et un nouvel espoir. Penser que cela pourrait m’être enlevé en un instant est horrible. J’ai peur que ma fille pense que je l’abandonne si je suis expulsé. »

Sa femme vit également dans la crainte, car elle sait ce que risque Reza s’il retourne en Iran.

« Je ne veux même pas penser à ce qu’ils pourraient faire à mon mari s’il était renvoyé en Iran. Vous entendez des histoires tellement terribles. »

Martin Parsons est spécialiste des relations entre chrétiens et musulmans. En tant qu’expert, il a rédigé un rapport de 27 pages, attestant des risques importants engendrés par cette expulsion. Reza est selon lui en danger car il est « probable que les autorités iraniennes sont déjà au courant de ses activités chrétiennes » et qu’en tant que chrétien évangélique, il est associé au monde occidental.

Il précise que s’il était arrêté en Iran, il risque de subir de « mauvais traitements y compris des sévices physiques », comme la flagellation et l’absence de prise en charge médicale. Son cas serait jugé par un tribunal révolutionnaire, connu pour être « hostile aux chrétiens » et estimer que « les convertis au christianisme méritent la peine de mort », où il ne serait pas défendu par un avocat de son choix.

Outre cette vérité juridique, Reza risque également d’être rejeté par sa famille en Iran. Et la réalité pourrait encore empirer si ses activités sur les réseaux sociaux venaient à être connues.

« Cependant, l’action la plus importante susceptible de se produire est que si ses publications sur les réseaux sociaux (p31, 52) évoquées aux paragraphes 82-83 deviennent connues de quiconque en Iran, il est susceptible d’être tué soit par des vigiles islamiques cherchant à faire respecter la peine de la charia pour blasphème contre Mahomet soit arrêté par les autorités iraniennes et exécuté pour Sabb-e Nabi en vertu de l’article 262 du Code pénal iranien. »

Selon l’article 262 du Code pénal iranien, si les propos d’une personne sont reconnus comme « un outrage au prophète », celle-ci risque « la peine de mort ».

Andrea Williams est la directrice générale du Christian Legal Center qui soutient Reza.  Pour elle, les vies de Leigh et de Rosie sont également en danger. Elle déplore « l’ignorance » dont fait preuve le ministère de l’Intérieur face à la situation des chrétiens.

« Nous voyons dans ce cas, et dans bien d’autres, que le ministère de l’Intérieur n’a pas bien compris la nature de la foi chrétienne ou l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les chrétiens en Iran. Nous demandons au ministère de l’Intérieur d’accorder l’asile à Reza et au gouvernement de remédier à l’ignorance du christianisme démontrée dans ses évaluations et procédures d’asile. »

M.C.

Source : Christian Concern


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