Schisme parmi les méthodistes sur la question du mariage homosexuel aux Etats-Unis

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Deuxième organisation religieuse protestante aux États-Unis après la Convention baptiste du Sud, l’Église méthodiste unie vient de perdre 58 congrégations en Louisiane qui refusent son positionnement libéral sur le mariage homosexuel. 

Le vote du 13 novembre dernier n’était qu’une formalité, lors de la session virtuelle de la Conférence de Louisiane qui regroupe les congrégations méthodistes affiliées à l’Église méthodiste unie. Par 487 voix contre 35, les délégués ont tranché en faveur de la désaffiliation de 15 communautés, portant à 58 le nombre de départs en quelques semaines. Au début de l’année, 300 Églises avaient quitté le mouvement.

Au nombre des derniers départs, celui de la megachurch St. Timothy, qui compte 6 000 membres, dont les dirigeants ont adressé un courriel aux membres qui affirme : « l’Église méthodiste unie, telle que nous la connaissons, est en train de changer ».

Le schisme ecclésiastique à la suite des évolutions juridiques sur le mariage gay

La plupart des congrégations quittant l’Église méthodiste unie ont choisi de rejoindre l’֤Église méthodiste mondiale créée le 1er mai 2022. Cette branche schismatique est née après des années de fortes tensions quant aux revendications qui ont traversé le mouvement, notamment sur la question du mariage homosexuel.

En 2016, la Conférence générale de l’Église méthodiste unie avait décidé par 428 voix contre 405 de retarder le débat sur la question. Durant ces réunions, une centaine de pasteurs américains et un Philippin avaient fait leur coming out.

Si les tensions existent depuis longtemps, le schisme est apparu à la suite de la Conférence générale de 2019 où deux visions sur le mariage homosexuel s’étaient affrontées. Si la position traditionnelle de l’Église l’avait alors emporté, les divisions et les reports des débats à 2024 ont conduit à cette séparation.

Méthodistes contre méthodistes : la justice saisie

Diverses conférences de l’Église méthodiste unie ont eu lieu et sont programmées pour voter sur les conditions de départ de congrégations en veillant à éviter les inimitiés. Cependant, l’Église méthodiste mondiale déplore que « certains évêques de l’Église méthodiste unie fassent tout pour gêner ce processus de transition et réclament des conditions de séparation qui sont de nature punitive ».

En juillet dernier, 106 congrégations ont décidé de poursuivre en justice la Conférence annuelle de Floride dénonçant des conditions de désaffiliation « onéreuses et, dans de nombreux cas, prohibitives ». Des conditions en 2019 pour garantir les pensions des pasteurs retraités, qui se seraient retournées contre les partants. Selon les griefs enregistrés, la Conférence retient « à titre de rançon les biens immobiliers et personnels des églises plaignantes ».

L’Église méthodiste unie compte 30 000 congrégations aux États-Unis et près de 13 000 à l’étranger. Sur les près de 13 millions de membres à travers le monde, 7 millions vivent aux USA. En 2014, 49 % des membres de la branche américaine soutenaient le mariage homosexuel, selon le Pew Research Center. En novembre 2020, certains libéraux refusant d’attendre des évolutions avaient créé une dénomination appelée Liberation Methodist Connexion.

Jean Sarpédon

Crédit image : Shutterstok / Joseph Perone

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