Sept associations chrétiennes demandent à Emmanuel Macron le retrait des offres gratuites sur les sites pornographiques

Sept associations chrétiennes affirment ne pas pouvoir « fermer les yeux » et demandent au Président « d’intervenir pour protéger les victimes d’exploitation sexuelle ».
Avec le confinement, de nombreuses offres promotionnelles sont proposées par les plateformes en ligne. Le géant de la pornographie, Pornhub n’a pas dérogé à la règle, en proposant une offre gratuite pendant le confinement. Sept associations françaises chrétiennes demandent non seulement le retrait de ces offres, mais aussi la fermeture de ces sites « dans le cadre de la lutte contre la traite des êtres humains ».
L’Armée du Salut, le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine, les Associations Familiales Protestantes, les Associations Familiales Catholiques, le Cnef-Solidarité, Michée-France et Planète Enfants et Développement. Ces sept associations chrétiennes ont publié un « plaidoyer pour le retrait de l’offre du site Pornhub ».
« Le 8 avril, sept associations dont le CPDH et l’Armée du Salut, ont porté à la connaissance de 25 personnalités politiques, dont le Président de la République, l’offre promotionnelle du géant de la pornographie en ligne, Pornhub, ainsi que des plateformes françaises Dorcel et J&M, de mise à disposition gratuite de leurs contenus pornographiques à tous les Français durant la période de confinement.
Ce courrier cosigné par les Associations Familiales Catholiques, les Associations Familiales Protestantes, le CNEF Solidarité, Planète Enfants et Développement et Michée-France, demande l’intervention des pouvoirs publics en faveur des victimes de traite des êtres humains et d’exploitation sexuelle, abusées par ces plateformes.
Nous demandons en particulier et conformément aux engagements nationaux et internationaux de la France, que :
Le site Pornhub ainsi que les autres plateformes de vidéos pornographiques, telles que Dorcel et J&M, ne soient pas gratuitement accessibles pendant la période du confinement lié à la crise sanitaire du COVID-19, puis définitivement fermées à brève échéance ;
Que des mesures immédiates et des sanctions fortes soient prises pour protéger les enfants contre l’accès à la pornographie sur internet et pour lutter contre la pédocriminalité ;
Que soient ouvertes des enquêtes judiciaires : concernant les contenus vidéos licencieux de Pornhub et autres sites, sur les propriétaires des plateformes et leur implication dans la diffusion sans contrôle de vidéos montrant des victimes de traite, d’abus sexuels et des mineurs, et que soient définies leurs responsabilités, ainsi que celles des utilisateurs, dans l’exploitation de ces personnes.
Au nom de toutes les victimes de traite des êtres humains et de tous ceux qui veillent pour les accompagner et les protéger, nous vous remercions de l’attention que vous aurez portée à ce sujet et nous vous invitons à relayer largement cette prise de position. »
Ce plaidoyer est accompagné d’un courrier adressé au président Macron, dans lequel les associations rappellent l’horreur de ces vidéos.
« Dans les derniers mois ont été découvertes plusieurs vidéos exposant de véritables abus sexuels sur des femmes et des mineurs, des agressions sexuelles, des victimes de traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle et d’exploitation sexuelle de mineurs. Par exemple, une des vidéos téléchargées présentait un homme de 49 ans en train de violer une jeune fille de 14 ans. Sur le site ont été également trouvées 58 vidéos montrant les viols réitérés sur une jeune fille de 15 ans portée disparue depuis un an. »
Les associations affirment ne pas pouvoir « fermer les yeux sur de telles situations » et demandent au Président « d’intervenir pour protéger les victimes d’exploitation sexuelle ».
Le site leader Pornhub compte à lui seul 42 milliards de visites par an.
M.C.