Shoah : Les responsables des cultes catholique, protestant et juif rendent conjointement hommage aux Justes

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Trois responsables de cultes ont rendu hommage aux Justes qui ont sauvé les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, mercredi lors d’une déclaration commune qui a aussi pointé du doigt des « silences coupables » et le « terreau mortifère » de « l’antijudaïsme chrétien ».

Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, et Haïm Korsia, grand rabbin de France, ont lu cette déclaration lors d’une commémoration conjointe au Panthéon à Paris.

« Ensemble (...), nous faisons œuvre de mémoire. Nous voulons notamment examiner avec clarté le rôle joué par les responsables et les membres de l’Église catholique et des différentes Églises protestantes », ont-ils affirmé en préambule, selon le texte transmis à l’AFP par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, à l’initiative de cet événement.

« Tout d’abord, il faut reconnaître que le soutien de beaucoup au régime de Vichy a pu aller chez certains jusqu’à tolérer, voire justifier, la collaboration avec les nazis, et qu’il y a eu, par manque de discernement, de liberté et de courage, des silences coupables », ont déclaré les trois responsables.

« L’absence de réaction aux deux ‘statuts des Juifs’ successifs (octobre 1940, juin 1941), malgré les appels de quelques-uns, en est une illustration, nous le reconnaissons », disent-ils.

Ils ont jugé « essentiel, aussi, de rappeler que l’antijudaïsme chrétien séculaire fut un terreau mortifère de préjugés et d’attitudes antijuifs ».

Les trois responsables de culte ont cependant affirmé, citant Serge Klarsfeld, que « les Églises ont été dans le même temps, ‘le principal facteur de la compassion active que les Français ont manifesté à l’égard des Juifs’. Le reconnaître permet aussi de rappeler combien le respect de tout humain et la compassion sont des piliers de l’éthique chrétienne. »

Et de rendre hommage aux « Justes parmi les Nations ». « Tous n’étaient pas chrétiens. Beaucoup sont restés anonymes. Mais parmi eux, il y eut aussi des chrétiens. Soutenus, ou non, par les responsables de leurs Églises. »

« C’est la première fois que les trois responsables de culte prononcent ensemble un texte commun rendant hommage aux Justes », a indiqué Christophe Le Sourt, chargé des relations avec le judaïsme à la CEF.

MM. de Moulins-Beaufort, Krieger et Korsia ont déposé une gerbe devant la plaque des Justes.

Cette journée s’inscrivait dans le cadre des commémorations liées aux 80 ans de la rafle du Vél’ d’Hiv’ et des rafles d’août 1942.

En 1997, la Conférence des évêques avait fait une « déclaration de repentance » dans laquelle elle reconnaissait « l’indifférence » et le « silence » face à la persécution des Juifs et regrettait une « défaillance de l’Eglise de France ».

La Rédaction (avec AFP)


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