"Situation intenable": la présidente des Scouts de France renonce face aux attaques

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"La situation était intenable": la présidente des Scouts et guides de France Marine Rosset, "en colère" face aux critiques la visant et qu'elle lie à son homosexualité, a démissionné de ses fonctions moins de deux mois après son élection.

"J’ai choisi de me mettre en retrait de la présidence des Scouts et guides de France. La situation était devenue intenable et ma volonté est de protéger le mouvement", annonce-t-elle mercredi au journal La Croix. "C’est aussi pour protéger ma famille que j’ai démissionnée", ajoute-t-elle.

Élue à la mi-juin à une très large majorité à la tête du mouvement de jeunesse issu du catholicisme, Marine Rosset, 39 ans, s'était attirée les foudres de plusieurs sites et quelques réactions dubitatives au sein de l’Église.

"Après mon élection, il y a eu des gens, extérieurs au scoutisme, des forces politiques, de communications, financières même, qui ont instrumentalisé des prises de position que j’ai pu avoir. Il en a découlé une image mensongère des Scouts et guides de France (SGDF), parce qu'on a associé un certain nombre de mes positions avec celles du mouvement", déplore-t-elle.

Conseillère municipale socialiste dans le Ve arrondissement de Paris, cette mère homosexuelle d'un enfant, qui avait pris des positions pro-IVG, explique au quotidien que "l'annonce imprévue" d'une élection législative partielle dans sa circonscription - où elle a été candidate en 2022 et 2024, mais pour laquelle elle ne se représentera pas - a "changé la donne".  

"La moindre de mes prises de parole aurait été surveillée. Or il était vraiment important pour moi que le mouvement ne soit pas réduit à ma seule personne(...) Je ne souhaitais surtout pas l'abîmer", indique Mme Rosset.

Plainte déposée

Elle explique avoir "été attaquée tous les jours sur les réseaux sociaux": "Il ne faut pas être dupe, la critique sur mon engagement politique était souvent un moyen de me critiquer sans évoquer mon homosexualité", pointe-t-elle, "en colère" notamment "parce qu’on a parfois pu remettre en cause (sa) foi, du fait de (son) homosexualité".

Dans un communiqué, les Scouts et guides de France ont estimé que ce "choix d’un retrait permet de préserver la dimension apartisane des Scouts et Guides de France".

Le mouvement dénonce "fermement les propos violents, discriminants ou déshumanisants qui ont pu être exprimés ces dernières semaines" à l'encontre de sa présidente. 

"Ces violences, notamment homophobes, sont profondément contraires à notre éthique éducative et associative", insiste-t-il. 

Le mouvement apporte son soutien à une "plainte déposée par Marine Rosset", début juillet à Paris, et précise qu'il "se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires à ses côtés". 

Avec plus de 100.000 adhérents et plus de 900 groupes, le mouvement est la première association de scoutisme du pays, loin devant les plus conservateurs Scouts unitaires de France et Scouts d'Europe.

Au sein de la gauche, notamment parisienne, plusieurs personnalités ont regretté cette démission.

La désormais ex-présidente de l'association indique qu'elle continuera à remplir d'autres missions comme administratrice des SGDF, tandis qu'une nouvelle gouvernance collégiale a été élue présidée par Pierre Monéger.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / Maximillian cabinet

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