Sri Lanka : Le pasteur de l’une des églises ciblée par les attentats meurtriers pardonne aux terroristes

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Dimanche 20 avril, alors que les chrétiens du monde célébraient la résurrection de Jésus, le Sri Lanka a connu une vague meurtrière au sein d’églises et dans des hôtels de luxe. Selon les derniers bilans, la série d’attentats revendiquée par l’État islamique a fait plus de 250 morts et des centaines de blessés.

Si une quarantaine de ressortissants étrangers ont trouvé la mort dans ces terribles attentats, la majorité des victimes sont toutefois sri lankaises, principalement des chrétiens, parfois des familles entières réunies pour célébrer Pâques. À l’Église Évangélique de Sion, Ramesh Raju a perdu la vie en protégeant celles des 450 chrétiens déjà rassemblés. Il est parvenu à empêcher un terroriste kamikaze de pénétrer dans le bâtiment. Sa bombe a explosé à l’extérieur faisant 28 victimes, dont 14 enfants.

Chrishantini, la veuve de Ramesh a raconté à la BBC de quelle manière son mari a éloigné le terroriste alors qui prétendait transporter une caméra dans son sac à dos :

« Mon mari a senti que quelque chose n’allait pas et l’a informé qu’il lui faudrait d’abord obtenir la permission. Il l’a ensuite forcé à partir... »

Pour Chrishantini, la douleur de la perte n’est que trop familière. À 40 ans, elle a vécu presque toute sa vie comme orpheline après le meurtre de ses deux parents dans la sanglante guerre civile du Sri Lanka. Mais dès le lendemain de l’attaque alors qu’elle enterrait son mari entourée de ses deux enfants, la jeune veuve en larmes déclaraient :

« J’aime mon Jésus, j’aime mon Jésus. »

Selon la British Pakistanian Christian Association, plus de 100 familles de cette église ont été touchées par le drame. L’organisation a recueilli plusieurs témoignages poignants, comme celui de Thirukkumaran, cette monitrice d’école du dimanche qui a vu plusieurs enfants mourir sous ses yeux.

« J’ai vu beaucoup d’enfants mourir [...] maintenant ces images resteront en moi pour toujours. Je remercie Dieu de revoir un jour mon fils à cause de la promesse du ciel et prie pour que personne d’autre ne subisse jamais la perte profonde que j’ai subie. »

Chandrika a perdu son mari et son fils lors de l’attaque.

« Quand j’ai entendu l’explosion, j’étais sous le choc. Je savais que mon mari avait aidé Ramesh à faire sortir un homme suspect de l’église et je craignais le pire. Mon jeune fils, Sasikumar, est toujours resté proche de son père et quand j’ai réalisé qu’ils étaient tous les deux morts, tout mon monde s’est effondré. »

Au coeur de ce drame, le pasteur de l’église qui était en déplacement à l’étranger au moment des faits, a posté une bouleversante déclaration sur les réseaux sociaux.

« Nous sommes blessés. Nous sommes également en colère, mais en tant que pasteur principal de l’église de Sion à Batticaloa, à toute la congrégation et à toutes les familles touchées, nous disons au kamikaze et au groupe qui a envoyé le kamikaze que nous vous aimons et que nous pardonnons. Peu importe ce que vous nous avez fait, nous vous aimons, car nous croyons en Jésus-Christ le Seigneur [...] Jésus-Christ sur la croix, a dit, ‘Mon père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font’. Nous aussi, qui suivons les traces de Jésus-Christ, nous prions que le Seigneur pardonne à ces personnes. »

H.L.


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