« Tel un groupe massif de personnes qui étaient emprisonnées mais qui ont retrouvé la liberté ! »

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Dieu est à l’oeuvre. Je viens de vivre deux semaines tumultueuses.

Lundi 6 novembre, le vice-président du Zimbabwe, Emmerson Mnangagwa, a été limogé par le président Mugabe.

Lundi 13 novembre, le général Chiwenga (le commandant des Forces de défense du Zimbabwe) a donné une conférence de presse, et dans sa déclaration il a mis en garde contre les « purges qui visent clairement à écarter les responsables de la guerre de libération ».

Mardi 14 novembre, plusieurs véhicules blindés sont apparus dans la capitale. Des coups de feu et une grande explosion ont été entendus très tôt mercredi matin vers 01h00.

Mercredi 15 novembre, tôt dans la matinée, nous nous sommes réveillés par la voix d’un autre général, le major-général Sibusiso Moyo qui donnait lecture d’une déclaration sur les chaînes nationales. Il a déclaré que l’armée avait pris le contrôle du Zimbabwe mais que le président Robert Mugabe était en sécurité.

Le dirigeant des anciens combattants, Chris Mutsvangwa, a salué l’initiative prise par les militaires et a encouragé la population à sortir dans les rues samedi afin de montrer leur solidarité avec les militaires. Le pasteur Evan Mawawire, un activiste social très connu, qui est en liberté provisoire après avoir tenté de renverser le régime, a également appelé la population à sortir samedi.

Les noirs, les blancs, les métis, tous étaient dans les rues aux côtés des chars de l’arméeNous avons rejoint nos compatriotes zimbabwéens. Il y en avait des milliers ! Je dirais même des centaines de milliers - les noirs, les blancs, les métis, tous étaient dans les rues aux côtés des chars de l’armée et d’autres véhicules militaires, ainsi que des soldats tous unis dans une manifestation non-violente contre l’injustice. Des gens de toutes les origines ethniques, de tout clan et de tout âge. Les gens brandissaient des pancartes disant : « Mugabe doit s’en aller », « Bob n’est pas ton oncle », « Mugabe doit s’en aller avec Grace », « Le leadership n’est pas sexuellement transmissible ».

C’était comme si le couvercle de l’oppression générée par la peur avait été levé du ZimbabweLes gens chantaient, dansaient et marchaient. Il y avait un sentiment d’unité et de joie. C’était comme si le couvercle de l’oppression générée par la peur avait été levé du Zimbabwe et, finalement, il y avait la liberté d’expression. La voix des habitants se faisaient entendre et cela a produit une euphorie difficilement descriptible. Une description que j’ai lue était : « Tel un groupe massif de personnes qui étaient emprisonnés mais qui ont retrouvé la liberté ! » Des étrangers se sont serrés dans les bras et ont pris des selfies ensemble, ils applaudissaient et embrassaient les soldats qui maintenaient discrètement l’ordre. Malgré cette euphorie, il n’y a eu aucun pillage, aucune violence, aucune destruction des biens (à l’exception des panneaux Robert Mugabe). C’était un événement phénoménal. Cet événement a démontré le désir du peuple. Il fallait que ce soit entendu par Mugabe et ses partisans, par la SADC et par l’Union Africaine (qui menaçait d’intervenir). Il fallait que ce soit entendu par le monde entier. Même les militaires et Mnangagwa ont sûrement dû être surpris par l’intensité du message : « Nous sommes fatigués d’être opprimés, effrayés, réduits au silence, et trahis par la cupidité d’un politicien ».

Ce sentiment de déception et d’euphorie était palpableLe jour suivant, Zanu-PF, le parti au pouvoir, a expulsé Mugabe en tant que chef du parti, ainsi que son épouse Grace.
On nous avait dit que Mugabe allait faire une déclaration à la radio et à la télévision le dimanche soir. Mais il n’a pas démissionné. En fait, il a à la place déclaré qu’il superviserait les procédures lors du prochain congrès Zanu-PF. C’était une diatribe décousue sans la moindre indication de repentance. La seule chose positive qu’il ait faite a été de disculper les militaires de toute accusation. Ce sentiment de déception et d’euphorie était palpable. Le sentiment général était : « De quoi s’agit-il ? »

Nous étions à présent confronté à un coup d’État qui n’en était pas un et une démission qui n’en était pas une !

Le lendemain, le Parlement a entamé une procédure de destitution. C’est incroyable ! Ce sont des politiciens qui majoritairement, quelques semaines auparavant, n’auraient pas osé chuchoter quelque chose de négatif contre Mugabe. Mardi en fin d’après-midi, au cours de la procédure de destitution, le Président de la Chambre du Parlement a reçu et a lu la lettre de démission de Mugabe. La Chambre a éclaté de joie, en chantant et en dansant.

Nous attendons maintenant de voir quel genre de gouvernement Mnangagwa, le président sortant, va former.

Dieu a entendu nos crisAu cours des huit premières années de règne de Mugabe, le pays a prospéré. Cependant, depuis lors, le pays a connu une forte décroissance au niveau politique et économique, qui a causé énormément de souffrance à la majorité de la population (avec 90% de chômage). Pendant ce temps, nous avons prié pour et avons cru à un changement, mais nous avons été déçus. En fait, il fut un temps où je ressentais de la colère et un ressentiment envers le Seigneur. Ne pouvait-il pas voir toute cette injustice, cette cupidité et cette cruauté ? Pourquoi n’agissait-il pas ? Je suis finalement parvenu à accepter cette situation, en prenant conscience que les voies du Seigneur ne sont pas les nôtres. Et qu’il agissait tout le temps, et que ses actions avaient pour but de me dévoiler mon cœur pour y apporter un changement. Mais maintenant, enfin... Dieu est finalement intervenu dans le pays. Il a entendu nos cris. La situation était impossible. Tout espoir de changement devenait de plus en plus lointain.

J’ai lu un commentaire sur notre situation rédigé par Jason Coomer sur le Rolling Alpha Blog. Dans son article, il décrit une « politique invraisemblable ». Songez à toutes les façons dont cela aurait pu mal tourner - et pourtant ça n’a pas été le cas. Je n’ai jamais vu la main de la Providence agir dans une telle transparence et à une si grande échelle.

C’est ce dernier commentaire. C’était un miracle ! La « main de la Providence » - la main de Dieu, a été sur ce pays et sur son peuple. Il a accompli un miracle pour que le monde entier voit !

Il est un si bon père. Louez son nom.

Mnanngagwa a maintenant prêté serment et, lors de son investiture, il a fait de nombreuses promesses et a promis « une nouvelle destinée » pour le Zimbabwe. Cependant, nous continuerons à garder les yeux fixés sur le Seigneur et non sur les hommes.

Ian Wilsher
Christian Counselling Centre


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