Témoignage de Nina, ukrainienne chrétienne de 88 ans réfugiée en Pologne

shutterstock_image-2022-07-26T182215.687.jpg

Lors de notre reportage en Immersion en Pologne à Cracovie, nous avons échangé avec plusieurs réfugiés ukrainiens qui ont accepté de nous raconter leur histoire. Découvrez le bouleversant témoignage de Nina. 

Nous sommes à Cracovie, dans un centre pour réfugiés géré par  Serve The City. Dès les premières heures du conflit, cette organisation chrétienne à tout mis en oeuvre pour trouver une maison à louer qui leur permettrait d’accueillir le flux de réfugiés ukrainiens qui arrivaient à la frontière.

Après plusieurs semaines de recherches infructueuses, ils ont finalement trouvé une maison que nous avons pu visiter. Un centre pour réfugiés composé de plusieurs chambres, de cuisines, de salons, d’un réfectoire ainsi que d’un petit jardin et d’une terrasse. Lors de notre passage, il accueillait 35 personnes.

Dans ce centre nous avons rencontré Nina. Nina a 88 ans, elle est poétesse et vient du Donbass, une région occupée par la Russie depuis 2014.

Elle est arrivée en Pologne le 9 avril dernier avec sa fille de 63 ans, après trois jours de voyage éprouvants en train. Nina nous confie la peur qu’elle a ressenti, face aux bombardements incessants et qui l’ont poussé à partir.

Elle nous raconte que le lendemain de son départ, la station de train qu’elles ont emprunté pour fuir a été bombardée et détruite, faisant plusieurs morts et blessés. Le jour de notre rencontre, cela fait plus d’un mois que Nina est dans ce centre où elle se sent à l’abri.

« Gloire à Dieu ! », « Merci Seigneur ! », lance l’octogénaire qui se réjouit d’avoir un toit, de la nourriture, un lit et même une église à Cracovie.

Si l’avenir est pour le moment incertain, Nina affirme faire confiance à Dieu pour la suite. « Dieu décidera, je lui fais confiance », déclare-t-elle.

La veille de notre reportage, elle a appris le décès du meilleur ami de son petit-fils. Il avait 13 ans. Un bâtiment touché par des tirs s’est effondré sur lui. Malgré son courage et sa détermination, Nina a eu du mal à retenir ses larmes lorsqu’elle nous confie cette histoire difficile.

La poétesse de 88 ans a tenu à nous lire un de ses poèmes à la fin de notre entretien. Si la barrière de la langue ne nous a pas permis de comprendre le sens de son texte, l’émotion était palpable.

Camille Westphal Perrier

Découvrez notre reportage en immersion en Pologne, où nous sommes allés à la rencontre des réfugiés ukrainiens :


Articles récents >

Les chrétiens du Tchad inquiets pour l’avenir de leur pays

outlined-grey clock icon

Les nouvelles récentes >