Triste record : « Près de 80 millions de personnes ont dû quitter leur foyer pour fuir la violence et la persécution »

À deux jours de la Journée mondiale des réfugiés, l’ONU révèle dans un rapport que près de 80 millions de personnes ont fui leur maison pour fuir la violence et la persécution.
L’
agence France Presse rapportait ce matin dans un tweet un chiffre de l’ONU. Près de 80 millions. C’est le nombre de personnes qui ont quitté leur foyer. Elles fuient « la violence et la persécution ». Il s’agit de plus d’1% de la population mondiale.
[A la une à 8h] - Elles représentent plus de 1% de l'humanité : près de 80 millions de personnes, un chiffre record, ont dû quitter leur foyer pour fuir la violence et la persécution et vivent aujourd'hui loin de chez elles, a annoncé jeudi l'ONU #AFP pic.twitter.com/9nM1hjOvyA
— Agence France-Presse (@afpfr) June 18, 2020
79,5 millions de personnes ont été déplacées à la fin de 2019. Le rapport précise qu’elles ont été « arrachées de leurs maisons par la violence, la persécution, les conflits et la violation des Droits de l’Homme ». Elles payent le « prix incalculable » des conflits
« C’est presque deux fois plus qu’il y a une décennie. Selon les statistiques compilées par l’Agence des Réfugiés des Nations Unies de 2010 à 2019. Pari eux, 26 millions sont des réfugiés, mais la majorité de ceux qui ont forcés à fuir vivent toujours à l’intérieur de leur pays. Leur nombre défie notre imagination. »
Un nombre sans précédent pour le Haut Commissariat aux Réfugiés, auquel s’ajoute une tragique baisse de perspective pour ces personnes. En effet, si dans les années 90, 1,5 million de réfugiés en moyenne avaient pu rentrer chez eux chaque année, au cours de la dernière décennie, ce nombre est tombé à environ 385 000.
Pour Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, « tout est dit » quand on révèle que « 1% de l’humanité vit désormais en exil ».
One percent of humanity now lives in forced exile.
Enough said. https://t.co/l6vH8cfrL1
— Filippo Grandi (@FilippoGrandi) June 18, 2020
Il ajoute qu’il ne s’agit plus « d’un phénomène à court terme et temporaire ».
« Nous assistons à une nouvelle réalité en ce sens que les déplacements forcés de nos jours sont non seulement beaucoup plus répandus, mais ne sont tout simplement plus un phénomène à court terme et temporaire. On ne peut pas s’attendre à ce que les gens vivent dans un état de bouleversement pendant des années, sans possibilité de rentrer chez eux, ni espoir de construire un avenir où ils se trouvent. Nous avons besoin d’une attitude fondamentalement nouvelle et plus tolérante envers tous ceux qui fuient, associée à une volonté beaucoup plus déterminée de débloquer des conflits qui durent depuis des années et qui sont à l’origine de ces immenses souffrances. »
Le rapport note plusieurs points cruciaux.
- Il y a 30 à 34 millions d’enfants déplacés, dont des dizaines de milliers sont non-accompagnés. C’est l’équivalent de la population de l’Australie, du Danemark et de la Mongolie réunie.
- Les déplacements forcés ont presque doublé depuis 2010.
- 80% des personnes déplacées dans le monde se trouvent dans des pays ou territoires touchés par une insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition - nombre d’entre eux étant confrontés au climat et à d’autres risques de catastrophe.
- Cinq pays représentent les deux tiers des personnes déplacées à travers les frontières : la Syrie, le Vénézuéla, l’Afghanistan, le Soudan du Sud et le Myanmar.
Dans une vidéo publiée sur Youtube, l’agence donne la parole à des réfugiés, rappelant que « chacune de ces voix est unique » mais que « leur expérience est partagée ». Une syrienne de 11 ans raconte :
« J’ai 11 ans mais j’ai l’impression d’en avoir 100. C’est à cause de notre situation. Je dois soutenir mes parents et mes frères. Ils n’ont que moi. Je suis l’aînée. »
M.C.
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