
Un homme en fauteuil roulant a été tué mercredi soir, frappé au cou avec une arme blanche, à l'entrée de son immeuble dans un quartier résidentiel de Lyon. Il faisait régulièrement des lives sur les réseaux sociaux pour parler de sa foi chrétienne.
Les secours, appelés peu avant 22H30 dans le 9e arrondissement, ont découvert un Irakien de 45 ans en arrêt cardiorespiratoire et n'ont pas pu le ranimer, ont précisé les pompiers. De confession chrétienne, il faisait régulièrement des lives sur les réseaux sociaux pour parler de sa foi en arabe. Il était notamment en train de faire un de ces enregistrements vidéo en direct au moment où il a été frappé, ont rapporté des proches à l'AFP.
Sur un extrait, consulté par l'AFP, on voit la victime, authentifiée par ses proches, le visage en sang, coulant visiblement de son nez et sa bouche. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Lyon. Il avait déjà affirmé que ses contenus sur les réseaux étaient régulièrement bloqués et ses comptes suspendus en raison, selon lui, de signalements faits par des utilisateurs musulmans.
Dans un communiqué, l'Œuvre d’Orient, association catholique qui vient en aide aux chrétiens d'Orient, "condamne avec la plus grande fermeté l'assassinat d'un chrétien irakien en situation de vulnérabilité" et dit attendre "le plus rapidement possible les conclusions de l'enquête".
"Il est indispensable que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de leur foi en toute sécurité et vivre dignement", ajoute l'association en assurant "la famille et la communauté irakienne de France de toute sa compassion".
L’Œuvre d’Orient condamne avec la plus grande fermeté l'assassinat à Lyon d'un chrétien irakien en situation de vulnérabilité. Elle attend le plus rapidement possible les conclusions de l’enquête.
— L'Œuvre d'Orient (@OeuvredOrient) September 11, 2025
Il est indispensable que les chrétiens du Moyen-Orient puissent témoigner de…
"À ce stade, on ne privilégie aucune thèse, rien ne nous oriente vers une piste solide, qu'elle soit crapuleuse, politique, religieuse ou liée aux stupéfiants", a déclaré à l'AFP une source policière.
La victime, qui était en situation régulière, n'avait pas de casier. "C'était quelqu'un de très actif sur les réseaux sociaux, nous travaillons là-dessus", a-t-elle précisé.
Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme l'attendait et l'a frappé au cou avec une arme blanche dont la nature n'a pas été précisée jusque-là. L'auteur "a ensuite pris la fuite à pied", a précisé une source proche du dossier.
Un témoin a montré à l'AFP une vidéo d'une personne de dos quittant les lieux, en tenue sombre et une capuche sur la tête, qu'il a désignée comme l'auteur du meurtre.
Vulnérable
Jeudi matin, des traces de sang restaient visibles sur place et le gardien de l'immeuble tentait de les nettoyer.
"Il y avait du sang à l'intérieur de l'immeuble", sur "les vitres, la porte et toute l'entrée", a-t-il expliqué. La victime était "quelqu'un de très discret, correct", a ajouté le gardien, qui n'a pas voulu donner plus que son prénom, Francisco.
"C'était une personne vulnérable, en fauteuil roulant, qui ne marche pas" et "un voisin sans problème (...) qui ne parlait à personne", a ajouté une habitante de l'immeuble qui n'a pas souhaité donner son identité.
Après avoir entendu "comme une altercation", son mari est descendu et a porté secours à la victime, a-t-elle ajouté. Leur voisin irakien "s'est pris un coup de machette au niveau de la carotide", a-t-elle assuré. D'autres habitants de l'immeuble évoquaient un "sabre".
Selon ses voisins, très choqués, la victime vivait avec sa sœur depuis au moins dix ans dans cet immeuble.
L'adjoint à la sécurité de la ville de Lyon Mohamed Chihi a dénoncé "un crime abject" et espéré qu'il soit "élucidé dans les plus brefs délais". "J'ai toute confiance en la police judiciaire, mobilisée pour élucider cette affaire", a-t-il ajouté sur le réseau BlueSky.
La Rédaction (avec AFP)