Un juge fédéral américain a ordonné de retirer d'ici décembre l'affichage des Dix commandements de la Bible mis en place dans des écoles publiques du Texas à la demande du gouverneur républicain de l'État, le 18 novembre.
La décision du juge Orlando Garcia, consultée par l'AFP, fait suite à une plainte contestant la constitutionnalité de la loi signée en juin par le gouverneur Greg Abbott. Elle impose aux écoles publiques du Texas d'afficher les Dix commandements bibliques "dans un endroit bien en vue dans chaque salle de classe".
La loi est contestée par "des familles venant de divers horizons religieux, notamment athée, agnostique, chrétien, juif, baha'i et hindou", a écrit le juge dans sa décision.
"Elles ont une chose en commun", a-t-il souligné, elles "ne souhaitent pas que leurs enfants soient contraints d'observer, de vénérer ou d'adopter la doctrine religieuse contenue dans les Dix commandements".
Le juge a ajouté qu'il serait "impraticable, voire impossible, d'empêcher les plaignants d'être exposés à des affichages religieux non désirés" si la loi était appliquée.
L'American Civil Liberties Union (Aclu), emblématique organisation de défense des libertés civiles aux États-Unis, a qualifié cette décision de "victoire pour la liberté religieuse". La loi, en vigueur dans certaines écoles depuis le 1er septembre, a déclenché des batailles juridiques continues. En août, un autre juge fédéral l'avait temporairement suspendue afin que sa constitutionnalité soit examinée.
Des experts juridiques estiment qu'il est probable que l'affaire finisse devant la Cour suprême des États-Unis. Le premier amendement de la Constitution prohibe l'établissement d'une religion nationale et interdit de favoriser un culte plus qu'un autre.
Le procureur général du Texas Ken Paxton, dont le bureau défend la loi, avait précédemment indiqué qu'il ferait appel de décisions similaires à celle du juge Garcia. "L'Amérique est une nation chrétienne et il est impératif que nous affichions les valeurs et vérités intemporelles qui ont historiquement guidé le succès de notre pays", a affirmé récemment M. Paxton dans un communiqué.
La Rédaction (avec AFP)