Le 23 octobre, les Forces de soutien rapide, en guerre contre les Forces armées soudanaises depuis 2023, ont lancé une offensive sur la ville d'El Fasher au Soudan. De nombreuses exactions commises à l'encontre des civils ont été répertoriées par l'ONU. "Priez pour les innocents qui sont assassinés", a lancé Franklin Graham.
Début octobre, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, avait alerté sur "un risque imminent d’atrocité à grande échelle" dans la ville d’El Fasher dans l’État du Darfour au nord du Soudan. En effet, environ 260 000 civils étaient assiégés depuis plus de 500 jours par les Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre les Forces armées soudanaises, depuis le 15 avril 2023.
Le 23 octobre dernier, les FSR ont lancé une offensive majeure sur la ville, dernier bastion des forces armées soudanaises dans la région du Darfour. Des dizaines de milliers de civils sont encore piégées dans la ville et des milliers d’autres ont fui, rapporte le média Al Jazeera.
Sur place, des exactions ont été commises sur les civils, rapportent les Nations Unies. Il s’agit "d’exécutions sommaires, de massacres, de viols, d’attaques contre des travailleurs humanitaires, de pillages, d’enlèvements et de déplacements forcés", a relaté l’organisation. Près de 2 000 personnes ont été assassinées par les FSR depuis la prise de la ville, a rapporté Mona Nour El-Daim, commissaire intérimaire à l'aide humanitaire.
Des vidéos, vérifiées par plusieurs organisations, dont BBC Verify, montrent certaines exécutions de soudanais non armés. D’autres révèlent des "amas de corps" présents à même le sol.
"Violations flagrantes des droits de l’homme"
Plus de 460 patients et leurs familles ont été assassinés à la maternité d’El Fasher, tandis que six agents ont été enlevés le 28 octobre, a rapporté l'OMS. L'organisation a rappelé que "des millions de personnes sont toujours privées de soins de santé en raison des attaques incessantes contre les infrastructures sanitaires".
Plus récemment, au moins vingt-cinq femmes ont été victimes d’un viol collectif par les FSR. Les victimes étaient dans un refuge pour personnes déplacées près de l’université de la ville. "Des témoins confirment que des membres ont sélectionné des femmes et des filles et les ont violées sous la menace d’une arme, forçant les autres personnes déplacées – environ 100 familles – à quitter les lieux sous les tirs et les intimidations des résidents plus âgés", a expliqué Seif Magango, le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Il s’agit de "graves violations du droit international humanitaire et des violations flagrantes des droits de l’homme", a-t-il ajouté.
"Priez pour les innocents"
En réaction à cette violence inouïe envers des civils, l’évangéliste Franklin Graham a dénoncé "un massacre quasiment ignoré" par le reste du monde, dans un post publié sur Facebook le 30 octobre. Avec son organisation, Samaritan’s Purse, il œuvre depuis plus de 30 ans dans le pays. Les volontaires apportent une aide d’urgence pour les civils touchés par la guerre et la famine.
"Ils tuent juste pour tuer. Voici le visage de l’islam radical", a-t-il également écrit. L’évangéliste a dénoncé des forces rebelles, en guerre avec le gouvernement du pays et soutenues par les Émirats arabes unis.
Il a conclu son message avec un appel à la prière :
"Priez pour les innocents - hommes, femmes et enfants - qui sont assassinés pendant que vous lisez ceci."
De son côté, Christian Solidarity Worldwilde, un groupe qui œuvre pour garantir la liberté de religion et de conviction, a appelé à une "action internationale urgente", rapporte le Christian Post. Son président et fondateur, Mervyn Thomas, a qualifié ces actes d’"effroyables".
"Les images de combattants des RSF humiliants, torturant et tuant des civils ne sont qu'un aperçu des violences dévastatrices que subissent les civils d'El Fasher depuis 18 mois et auxquelles ils sont désormais exposés sans aucune protection. Nous sommes également profondément troublés par le nombre de combattants des RSF qui semblent être des enfants recrutés pour perpétrer des violences inimaginables."
Mélanie Boukorras