Un pasteur missionnaire assassiné au Pakistan en raison de sa foi
Le 5 décembre dernier, le pasteur Kamran Salamat a été tué par balle devant chez lui à Gujranwala, dans la province du Pendjab au Pakistan. Selon un responsable religieux, les assaillants "voulaient briser sa passion pour la prédication de l'Évangile".
Touché par balle au poignet droit, à l’oreille gauche et au bas-ventre, le pasteur Kamran Salamat a succombé à ses blessures à l’hôpital, le 5 décembre, rapporte Morning Star News (MSN).
Kamran s’apprêtait à accompagner sa fille de 16 ans à l’université lorsqu’un homme à moto a ouvert le feu. Malgré l’analyse des images de vidéosurveillance, le tireur reste introuvable mais les autorités estiment qu’il était accompagné de deux complices.
Le lendemain, le pasteur âgé de 47 ans et père de trois enfants mineurs, a été inhumé en présence d’une foule nombreuse de chrétiens.
Le révérend Reuben Qamar, modérateur de l'Église presbytérienne du Pakistan, a condamné ce meurtre et a réaffirmé la détermination des chrétiens de partager "la paix et l’amour dans ce monde hostile."
"Nous pleurons l’assassinat odieux du pasteur Kamran Salamat, un fidèle serviteur de Dieu. Sa mort est une perte personnelle et une nouvelle blessure pour les chrétiens du Pakistan. Malgré notre chagrin, nous restons fermes dans l’espérance, nous réjouissant de la victoire de Jésus sur les ténèbres et partageant la paix et l’amour dans ce monde hostile."
En septembre dernier, Kamran Salamat avait déjà été blessé par balle à la jambe dans la ville d’Islamabad. Cette violence à son encontre semble être liée à ses activités missionnaires auprès de musulmans afghans et pakistanais dans la province reculée de Khyber Pakhtunkhwa.
"Des extrémistes le poursuivaient et le menaçaient partout où il allait. [...]Ils voulaient briser sa passion pour la prédication de l'Évangile", rapporte le pasteur et prédicateur Naeem Nasir, dont les propos sont relatés par MSN.
Le Pakistan est classé 8e dans l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens 2025 de l’ONG Portes Ouvertes. Sur place, "les chrétiens sont considérés comme des citoyens de seconde classe et subissent de plein fouet les lois antiblasphème", estime l’organisation.
"C’est dans la province du Pendjab que la plupart des chrétiens vivent et que de nombreux incidents de persécution, de discrimination et d’intolérance se produisent."
Mélanie Boukorras
