Un prêtre du diocèse de Versailles a mis fin à ses jours, quelques mois après avoir dénoncé des abus de pouvoir

Le père François de Foucauld, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Son corps a été retrouvé dans la forêt de Rambouillet. 

L’évêque de Versailles, Luc Crepy, a annoncé une triste nouvelle dans un communiqué publié vendredi 1er juillet. Le père François de Foucauld, qui était prêtre dans le diocèse de Versailles depuis 18 ans, s’est suicidé dans la nuit du 30 juin au 1er juillet.

Le corps du religieux âgé de 50 ans a été retrouvé dans la forêt de Rambouillet.

Francois de Foucauld, 50 ans, prêtre incardiné dans le diocèse de Versailles (France), vient de se suicider.
Je prie pour lui, sur son chemin d'éternité.
"... Mais tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance,
tu les prends dans ta main ; ..."
psaume 9, 14#priere pic.twitter.com/QZWLnpCsIt

— Dunand Jean-Michel+ (@dunand_michel) July 2, 2022

Le père François de Foucauld officiait au sein du diocèse de Versailles auprès de plusieurs paroisses, toutefois le communiqué précise que depuis septembre 2021 il n’avait pas de mission, « suite à des difficultés dans l’exercice de son ministère ».

Dans une tribune publiée dans le quotidien La Croix en décembre dernier intitulée « La contrainte au silence dans l’Église ne passe plus », le prêtre avait dénoncé les abus de pouvoir au sein de l’Église catholique.

Estimant avoir été lui même victime d’abus de pouvoir, il montrait dans cette tribune comment la parole est enfermée à ce sujet et appelait l’Eglise à « clarifier et baliser les étapes de l’exercice du pouvoir, comme on peut diagnostiquer dans un lieu professionnel les gestes entraînant des douleurs au travail ».

Il soulignait notamment l’urgence pour les pasteurs et les fidèles d’entrer « dans une véritable considération des témoins des abus de pouvoir aujourd’hui dans l’Église », afin de discerner « les règles claires et paisibles de gouvernance au sein de l’Église ».

« C’est bien le débat contradictoire que l’on doit inscrire dans le marbre de nos responsabilités pastorales, que l’on soit évêque, prêtre ou responsable laïc », écrivait-il en conclusion.

« Nous partageons la peine de tous ceux qui ont pu le connaitre et l’apprécier dans son ministère paroissial », écrit l’évêque de Versailles, qui déclare porter dans la prière « le père François, sa famille et ses amis, en demandant au Seigneur de l’accueillir dans sa miséricorde ».

Camille Westphal Perrier