
Une jeune fille chrétienne de 14 ans a été enlevée le 11 juin dans la province du Pendjab, au Pakistan. Selon un défenseur des droits humains, elle aurait été convertie de force à l’islam puis mariée à son ravisseur. La police n’a pris aucune mesure à ce jour.
D’après Morning Star News (MSN), Elishba Adnan, 14 ans, a été enlevée à Burewala par Babar Mukhtar, un homme musulman de 26 ans déjà marié. Selon Albert Patras, militant des droits humains basé dans le district de Vehari, la jeune fille se trouvait alors chez son oncle.
Son père, Adnan Masih, employé municipal, a immédiatement signalé sa disparition à la police. Mais "à ce jour, la police n’a pas enregistré de plainte officielle (FIR), ce qui retarde considérablement les procédures pour retrouver l’enfant", a confié Patras à MSN. Il précise que le père, catholique et sans ressources, a multiplié les démarches auprès des forces de l’ordre sans succès.
"Lorsque nous avons contacté la police, elle nous a répondu que la jeune fille s’était convertie à l’islam et avait épousé Mukhtar de son plein gré", a expliqué Petras.
"Nous avons demandé à voir les documents prouvant cette affirmation, mais ils ont refusé."
"Mukhtar connaissait mon frère et venait souvent chez lui. Nous ignorons s’il a séduit ou menacé ma fille, mais c’est un enlèvement, car elle est mineure et facilement influençable par un homme bien plus âgé", a confié le père de la jeune fille à MSN. Elishba, l’aînée de six enfants, avait quitté l’école pour aider sa mère avec ses deux frères jumeaux nouveau-nés. "Sa disparition a dévasté notre famille", poursuit Adnan Masih.
"Nous n’avons aucune nouvelle d’elle. Si la police avait agi à temps, nous aurions pu la récupérer."
Albert Patras souhaite que Mukhtar soit poursuivi pour enlèvement, viol, mariage et conversion forcés, ainsi que pour exploitation sexuelle d’une mineure. "Il n’existe malheureusement aucune loi au Pakistan qui criminalise la conversion religieuse forcée", déplore-t-il.
"Le gouvernement doit légiférer pour protéger les filles des minorités religieuses."
Selon lui, ces retards policiers permettent aux agresseurs de faire pression sur les victimes et de maquiller leurs crimes sous couvert de mariage islamique.
Le 29 mai dernier, le président pakistanais a signé une loi fixant à 18 ans l’âge minimum du mariage dans la capitale. Mais dans le Pendjab, où vit la famille d’Elishba, cette limite reste fixée à 16 ans. De plus, une chrétienne convertie à l’islam est alors soumise à la charia, qui permet le mariage à un âge encore plus jeune.
Le Pakistan est classé 8e dans l'Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l'ONG Portes Ouvertes. Chaque année, dans le pays "près de mille jeunes filles chrétiennes et hindoues sont kidnappées, puis converties de force à l’islam et mariées", précise l'organisation.
Camille Westphal Perrier