Vingt chrétiens ont été décapités par des membres de l’État islamique en République démocratique du Congo et au Mozambique. Ces attaques s’inscrivent dans un contexte de violences croissantes qui ont déjà provoqué des milliers de morts et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
La République démocratique du Congo et le Mozambique sont confrontés à une recrudescence de violences envers les chrétiens.
Selon l’Observation du Moyen Orient (MEMRI), l’État islamique a revendiqué plusieurs attaques meurtrières visant des villages chrétiens dans l'Est de la République démocratique du Congo. Le groupe terroriste affirme avoir décapité douze chrétiens, dans le village de Mayba, le 12 novembre. Quelques jours auparavant, les soldats du califat ont tué six autres chrétiens et brûlé une vingtaine de maisons dans le village de Mazenze, selon l’Observatoire.
Parallèlement, au Mozambique, quatre chrétiens ont été tués, dont deux décapités, dans la province de Cabo Delgado, tandis que plusieurs habitants ont fui leurs villages.
L’évêque Alberto Vera de Nacala a rapporté à l’organisation Aide à l’Église en Détresse que plusieurs localités de Nampula ont été attaquées depuis le 10 novembre, provoquant un exode massif.
"Ce fut une semaine de terreur et de grandes souffrances. Des parents et leurs enfants ont dû fuir vers des lieux plus sûrs. Des milliers de familles souffrent et tentent d’échapper aux terroristes. La situation est très confuse, et dans certains endroits, la plupart des maisons ont été brûlées et des personnes tuées."
Ces attaques ont commencé lors de l’insurrection violente de 2017 dans la province de Cabo Delgado. Huit ans plus tard, le bilan est lourd : des milliers de morts, plus d’un million de déplacés. Récemment près de 128 000 habitants de Nampula ont fui en une seule semaine après de nouvelles offensives extrémistes, selon un rapport des Nations Unies.
Malgré cette montée de violence, les responsables religieux restent déterminés à poursuivre la paix et à soutenir les communautés touchées.
Will Hart, directeur général de l'organisation missionnaire Iris Global, souligne que même si les chrétiens sont spécifiquement visés par ces attaques, leur mission se poursuit : offrir de l’espérance aux plus vulnérables.
"Nous distribuons également la Parole et la Vérité, qui est le Christ, et montrons ce que signifie pardonner ceux qui te persécutent (…) et nous le faisons à travers des Bibles solaires. Nous continuons à fonder des églises et à servir les brisés, les pauvres, les malades et les nécessiteux."
De son côté, l’évêque Alberto Vera appelle à la prière et exhorte le gouvernement mozambicain de renforcer "les moyens de lutter contre les terroristes".
"Nous demandons à Dieu de nous aider et de nous accorder la paix. Nous demandons aussi au gouvernement mozambicain les moyens de lutter contre les terroristes non seulement militairement, mais aussi par le dialogue et avec des moyens internationaux."
Elormise Pierre