Appel à la prière pour l’Arménie : le témoignage d’un chrétien sur place

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Découvrez le témoignage de Pascal Portoukalian, Français d’origine arménienne qui réside depuis peu en Arménie avec sa famille. Alors que la guerre a, une nouvelle fois, frappé les arméniens mi-septembre, il lance un appel à la prière pour le pays qu’il estime « en danger de disparition ». 

Je suis Pascal Portoukalian. Je suis un Français, d’origine arménienne. J’interviens régulièrement pour plusieurs médias chrétiens francophones, et notamment pour InfoChrétienne.

Avec ma famille, nous nous sommes installés le 22 août dernier sur le sol arménien. Un pays en paix qui se remettait de la guerre subie et perdue deux ans plus tôt sur le territoire de l’Artsakh (Haut-Karabagh).

L’activité touristique reprenait, l’Ambassade de France n’avait pas de réserves particulières à émettre quant à l’arrivée de Français sur le territoire.

Le ciel était bleu, le Mont Ararat - où s’échoua l’arche de Noé - dominait majestueusement sur la capitale Yerevan, les terrasses des restaurants étaient pleines, tandis que les grand-mères faisaient leurs courses au marché, les bras alourdis de fruits et de légumes mûris au soleil du Caucase. Jour après jour, les derniers touristes regagnaient leurs pays après un séjour qui les appelait forcément à revenir.

Mais les 13 et 14 septembre, l’Azerbaïdjan a frappé.

Deux cents militaires arméniens, dont de nombreux conscrits âgés de 18 ans, ont été fauchés en 48 heures.

Branle-bas de combat. Les instances internationales s’en mêlent, et un très fragile cessez-le-feu est négocié, avec lequel l’armée azérie a déjà pris quelques libertés.

La volonté affichée de l’Azerbaïdjan et de sa grande soeur turque est simple : l’annexion du territoire arménien et l’éradication de la population arménienne, seul îlot chrétien et démocrate dans une région hautement stratégique.

L’Arménie en effet est l’unique obstacle à l’instauration d’un immense empire turcophone islamique qui partirait de la Turquie et qui s’étendrait jusqu’aux frontières chinoises, dont la Turquie serait la tête pensante. Aux yeux des dirigeants turcs et azéris, ses deux plus proches voisins, le petit bouchon arménien n’est qu’une formalité à faire sauter.

De son côté, l’Arménie n’a pas grand chose à offrir pour sa défense.

Elle n’a pas de ressources naturelles, contrairement à l’Azerbaïdjan assis sur de colossales réserves de pétrole et de gaz. Celui-ci a d’ailleurs signé un accord en juillet dernier avec l’Union Européenne pour augmenter significativement ses exportations gazières, heureux de compenser ainsi l’énergie que l’Europe ne peut plus se fournir en Russie.

Elle n’a pas non plus d’armée très forte, épuisée par la saignée de la guerre de 2020 en Artsakh (Haut-Karabagh), où tous ont constaté que son équipement militaire était obsolète et insuffisant face à celui que l’Azerbaïdjan lui opposait.

Elle n’a guère de réserve de soldats : que pèsent les 3 millions d’habitants en Arménie face à 10 millions d’Azéris et 88 millions de Turcs.

Elle a pour elle un positionnement géostratégique majeur, quelques puissants pays amis, mais qui ne s’entendent pas tous entre eux : Chine, Inde, France, Etats-Unis, Iran, Russie.

Et une foi en un Dieu qui fait des miracles et qui a toujours préservé le premier peuple chrétien du monde au fil de ses 3000 ans d’histoire et d’un génocide qui m’a fait naître en France plutôt que sur nos terres ancestrales.

Alors c’est à ce Dieu que nous faisons appel.

Les heures que nous vivons sont cruciales, et l’histoire que certains voudraient déjà voir écrite peut encore prendre un autre chemin.

Nous appelons l’ensemble des chrétiens à se mobiliser dans la prière pour préserver l’Arménie et éviter la guerre :

  1. Nous prions pour le Président turc Erdogan et le Président azéri Aliyev, afin que leur coeur s’adoucisse et que leurs ambitions conquérantes s’éteignent au nom de Jésus.
  2. Nous prions pour les instances internationales et les pays potentiellement partenaires de l’Arménie, au premier rang desquels l’ONU, l’Union Européenne, la France, les Etats-Unis, l’Iran et la Russie. Nous prions pour que des accords soient définis avec l’un et/ou l’autre, suffisants pour éloigner la menace azéro-turque, sans faire de l’Arménie un champ de bataille ou une colonie.
  3. Nous prions pour les autorités dirigeantes, les militaires et la population arménienne, pour que dans ce climat de haute-tension, chacun puisse authentiquement chercher et rencontrer personnellement le Christ, seul capable de donner une paix parfaite et d’inspirer les meilleures actions.

De tout cœur, je vous encourage à partager largement cet appel à la prière. Nous voulons assister à une action surnaturelle sur cette situation.

Il nous a été demandé de prévoir dans quelle cave nous pourrions nous abriter en cas d’attaque. Nous avons aussi été invités à préparer un sac contenant nourriture, radio, vêtements et objets de première nécessité.

Il est encore temps d’agir pour que nous n’ayons pas à les utiliser.

Pascal Portoukalian


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