Comment la foi peut-elle nous aider à définir notre féminité ?

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Mère de cinq enfants, Anne Merlot exerce un ministère d’enseignement et d’accompagnement dans le mouvement charismatique pour l’unité des chrétiens. Elle accompagne également des personnes en quête de restauration dans leur identité de chrétien ou chrétienne. Elle a co-fondé un mouvement en faveur des femmes, le parcours Nouvelle Eve, et est l’auteure de Cinq livres. Elle travaille avec des groupes de femmes mères de familles ou célibataire.

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L’identité féminine est-elle innée ou acquise ?

Je dirai qu’elle est innée, mais qu’elle s’acquiert aussi. L’environnement peut aider à développer davantage un côté masculin ou féminin, selon nos parents, l’éducation reçue, nos modèles dans la petite enfance. À la base, l’identité féminine procède de l’image de Dieu, que nous reflétons tous. Mais cette image a été cassée par le péché. Lorsque nous demandons le pardon de Dieu pour nos péchés, il permet que les choses brisées soient restaurées et qu’on retrouve notre véritable identité. Notre identité de genre féminin doit être reconnue.

Qu’est-ce qui pourrait entraver la construction de son identité féminine chez une jeune fille ?

Une femme peut avoir de la peine à s’accepter si ses parents désiraient un garçon. Quelque chose d’inconscient se met en place: la fille va développer un côté masculin et refuser sa féminité pour se faire accepter et aimer. En effet, le père est important, car il contribue à l’identité sexuelle de son enfant. Une parole à propos qu’il pourrait dire serait : « Tu es belle. Quelle belle femme tu vas devenir ! ». Cela permet à la fille de saisir son identité féminine et d’en être fière.

On retrouve aussi parfois un modèle féminin déficient chez la mère. Elle peut être dans un « faux-féminin » qui rend la féminité haïssable, au point où une haine du féminin se met en place à travers les générations. La fille peut intérioriser cette forme de misogynie et cela peut entraver la construction de son identité féminine. La féminité est parfois également considérée comme une faiblesse, parce que la femme a la particularité d’être cyclique.

Qu’est-ce que le vrai féminin, alors ?

Plusieurs aspects de la véritable table féminité reflètent le caractère de Dieu: la recherche de la beauté, par exemple. Comme Dieu, les femmes aiment être admirées. Mais cet aspect peut être détourné par le péché : la femme séduisante devient séductrice. Dieu se définit aussi comme étant miséricordieux. Voilà une forme d’amour qui a de la compassion pour sa pro géniture, ses créatures. Également un amour qui dit la vérité. À l’image de Dieu, la femme a aussi un rôle protecteur pour ceux qu’elle aime; elle est la gardienne de la vie. Lorsqu’une femme s’inscrit dans une fausse féminité, c’est la mort qui s’installe. L’avortement en est un exemple.

Ce qui définit la féminité, au fond, ce n’est pas seulement l’apparence ?

Non, mais l’apparence est quand même importante. Lorsque j’ai pris conscience que je ne savais pas ce que signifiait « être une femme », j’ai posé la question à Dieu. En ouvrant ma Bible, je suis tombée plusieurs fois sur : « Tu es belle, mon amie ». Je n’ai pas supporté cette parole, car je me sentais tellement moche ! Finalement, j’ai commencé à trouver que j’avais des belles choses en moi, qu’il suffisait que je me coiffe, m’habille autrement, me maquille un peu et ça changeait la donne. C’était comme une obéissance à Dieu : « Tu m’as faite femme, je veux l’être vraiment et même en devenir fière ».
Ce qui enlaidit, c’est le péché, la dépréciation de soi, les craintes, le stress, etc. Cela marque beaucoup le visage, le corps d’une femme. Mais une luminosité se dégage du visage d’une femme qui regarde à Dieu: « Quand on se tourne vers lui, on est rayonnant de joie », dit la Bible. Cette joie, c’est ce qui nous rend belle.

Comment la foi peut-elle aider ?

Quand on découvre le Christ, on se rencontre soi-même. En même temps qu’on apprend l’amour de Dieu, on découvre notre identité de fille de Dieu. En découvrant ce statut royal, honorable, on est obligée de sortir de notre servilité. Notre regard n’est plus tourné vers nous-mêmes, notre mari, nos proches. La femme qui a le regard tourné vers son Créateur devient le miroir de la féminité qui est en Dieu. Ça change la vie ! Une femme qui retrouve sa valeur ne se sent plus délaissée, mais elle est heureuse et fait du bien autour d’elle. Elle a sa place au côté de l’homme, une place réservée par Dieu. Mais sa première place est dans le cœur de son Père céleste.

Sandrine Roulet

Cet article est publié en collaboration avec SpirituElles, le magazine qui rassemble les femmes chrétiennes de la francophonie.

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Article initialement publié en juin 2021.


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