« Il y a un travail titanesque à faire » : Découvrez la mission humanitaire des pasteurs Oujibou, Payan et Buis à Beyrouth

Les pasteurs Saïd Oujibou, Carlos Payan et Marie-Claire Buis sont partis en mission humanitaire et spirituelle à Beyrouth. Découvrez l’interview d’Info Chrétienne.
Le 4 août dernier, une double explosion ravageait le port de la capitale libanaise, Beyrouth. La semaine dernière, ce quartier était à nouveau la proie des flammes, meurtrissant davantage encore une population en pleine reconstruction. Saïd Oujibou, Carlos Payan et Marie-Claire Buis se sont rendus sur place au nom de l’association AIOEF Francophonie, organisation chrétienne qui oeuvre dans la francophonie, afin d’y mener une mission humanitaire et spirituelle.
Info Chrétienne a contacté ces trois pasteurs pour en savoir plus sur leur mission, mais aussi sur la réalité quotidienne des libanais de ce quartier détruit. Nous consacrerons une série d’articles à cette interview.
Carlos Payan nous raconte la genèse de cette mission humanitaire et spirituelle. Il explique que le 6 août, un rendez-vous sur Zoom est donné afin de prier pour Beyrouth.
« On organisait un Zoom le 6. On se disait que ce que l’on pouvait faire, c’était au moins prier. Quand on a fait ça, il n’y avait aucun arrière-plan. On ne savait pas ce que ça allait déclencher. Mais lorsqu’on est venu sur Zoom, le compteur s’est affolé. On est monté à 40 000. 40 000 personnes qui nous regardent. On s’est dit ‘c’est pas normal’. »
L’équipe décide alors de lancer un appel aux dons auprès de leurs réseaux. Et les gens ont répondu présents, bien au-delà de leurs espérances. Le pasteur ajoute, « ça nous a complètement dépassé ».
« Les gens veulent aider. »
Sur place, l’aide se construit autour de plusieurs plans : alimentaire, hygiène, électroménager et santé. Saïd Oujibou précise, « l’urgence est vraiment alimentaire ».
« Le pays est fragilisé économiquement. Les gens n’ont pas de liquidité. Les banques bloquent tout. L’urgence bien sûr, elle est plutôt alimentaire. Mais sachant que les denrées aujourd’hui sont extrêmement chères. Avec 100 $, tu peux nourrir trois familles entières pendant une semaine. L’urgence est vraiment alimentaire. »
Marie-Claire revient sur ce besoin alimentaire. Elle précise qu’il s’accompagne de la nécessité d’acheter aux familles des cuisinières, mais aussi des frigos, afin de conserver des aliments dans un pays où, comme le rappelle Carlos Payan, il fait actuellement 37 degrés.
Saïd continue en précisant les besoins en terme d’hygiène et de santé.
« L’urgence est vraiment alimentaire. Après, c’est tout ce qui est produits de première nécessité, hygiène, etc... Et les médicaments, il manque cruellement de médicaments. »
Le pasteur Oujibou raconte alors comment leurs partenaires en France ont permis de collecter plus de 300 kilos de médicaments.
« Il y a beaucoup de problème de diabète et de cholestérol et il y a des médicaments qui sont extrêmement chers. [...] Avec Marie-Claire et Carlos, nous avons ramené huit valises pleines de médicaments. [...] Nous avons été aidés par le directeur de la compagnie libanaise pour pouvoir les acheminer aux différentes associations qui elles sont en contact direct avec la population. [...] Nous avons rassemblé avec les pharmaciens, les médecins, une grosse quantité de médicaments. On est passé avec plus de 300 kilos de médicaments, mais il en manque encore cruellement en fait. Sur le terrain, je me suis rendu compte que, partout, on nous réclame des médicaments, qui sont rares, qui sont extrêmement chers. Et ça je pense aussi que c’est un besoin qui est extrêmement nécessaire. »
Saïd Oujibou parle d’un « travail titanesque » à faire et insiste sur une chose, « il faudra revenir ».
Pour en savoir plus sur cette mission humanitaire et spirituelle, découvrez demain notre second article.
M.C.
Pour en savoir plus sur ce sujet :
Le port de Beyrouth à nouveau en proie aux flammes
Il survit à l’explosion de Beyrouth et raconte que Dieu l’a sauvé
Ce que les explosions de Beyrouth disent de nos vies
Au Liban, l’hiver qui arrive menace des dizaines de milliers de nouveaux sans-abris