Le tribunal demande la réintégration du professeur suspendu pour avoir étudié des textes bibliques en classe

Suspendu de ses fonctions en février dernier pour avoir « utilisé des textes de la Bible », Matthieu Faucher, enseignant vient d’être réintégré.
Matthieu Faucher, professeur des écoles à Malicornay, avait été suspendu de ses fonctions en mars dernier. Le tribunal de Limoges vient de rendre son verdict. Il annule la sanction de mutation d’office de l’enseignant. et enjoint la rectrice à le réintègrer d’ici deux mois.
Réintégré à Malicornay par le tribunal administratif de Limoges, l'enseignant, Matthieu Faucher, s'exprime https://t.co/ydwIQu4anq
— MATTHIEU FAUCHER (@MatthieuFaucher) August 5, 2019
C’est une lettre anonyme qui avait lancé l’affaire. On lui reprochait alors de faire du « prosélytisme » car il avait « utilisé des textes de la Bible ». Il avait alors reçu de nombreux soutiens, parents d’élèves mais aussi intellectuels et universitaires, à l’instar de Régis Debray lui-même, auteur du rapport commandé en 2012 sur « l’enseignement du fait religieux ». L’enseignant expliquait ainsi son choix pédagogique.
« A l’heure actuelle, il est très difficile d’expliquer le baptême de Clovis, les cathédrales ou de faire lire Victor-Hugo parce que les enfants n’ont plus de repères biblico-chrétiens. En tant qu’enseignant, ça me pose problème. »
Suite au verdict du tribunal administratif de Limoges, l’enseignant a répondu aux questions de La Nouvelle République. Il explique que les deux requêtes formulées par son avocat et par lui-même, l’annulation de la sanction et sa réintégration à l’école de Malicornay, ont été « satisfaites ».
« Avec mon avocat, Me Jean-Raphaël Mongis, nous avions formulé deux requêtes. Elles ont été satisfaites à notre plus grande satisfaction. »
Quand le journaliste lui demande s’il continuera à « travailler sur les mêmes bases qui lui ont valu ces désagréments », il répond que « certains veulent faire table rase du christianisme ».
« Mais il faut comprendre que certains veulent faire table rase du christianisme, alors que cette religion est une des assises de notre culture judéo-chrétienne. Aller dans ce sens, c’est se séparer de 1.500 ans de notre histoire. »
Celui qui se dit agnostique affirme avoir apprécié le soutien des parents d’élèves et des références intellectuelles. Pour lui, cette décision est porteuse d’espoir.
« C’est un formidable espoir pour tous les enseignants qui, comme moi, sont en souffrance. Il faut comprendre qu’il est de plus en plus difficile d’enseigner. Mes collègues ont beau avoir le cuir épais, ils ont besoin de soutien, lorsqu’ils défendent des causes justes. Des soutiens qui peuvent aussi venir de leur hiérarchie. »
M.C.