Baptême du feu pour Jean-Marc Aveline à la tête de l'Église catholique de France

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L'Assemblée d'automne des évêques de France, qui débute mardi 4 novembre à Lourdes, fera office de baptême du feu pour Jean-Marc Aveline, qui vient de prendre la tête de l'institution sur fond de mise en cause médiatique et de questionnements sur l'enseignement catholique.

Président depuis juillet de la Conférence des évêques de France (CEF), l'archevêque de Marseille prononcera mardi après-midi le discours d'ouverture de cette assemblée bi annuelle, organisée à huis clos pour l'essentiel, et qui s'étalera jusqu'à dimanche.

Avant lui, le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée Ier, chef spirituel de l'orthodoxie, s'exprimera mardi matin. Une déclaration commune de la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) est également attendue sur le sujet de la COP 30, qui commence le 10 novembre à Bélem au Brésil.

L'un des gros chantiers débutera mercredi, avec deux sessions consacrées à l'enseignement catholique, qui reste éclaboussé par les révélations de violences sexuelles et physiques dans plusieurs établissements, notamment Notre-Dame de Bétharram.

Sur ce sujet, l'Église "doit mieux faire", avait affirmé Mgr Aveline en avril lors de la précédente assemblée plénière.

La CEF avait alors nommé l'évêque de Nanterre Matthieu Rougé au poste de président du Conseil pour l'enseignement catholique, et Guillaume Prévost à celui de secrétaire général de l'enseignement catholique.

Depuis, M. Prévost s'est attiré de vives critiques pour avoir estimé en septembre que les enseignants du privé "ont parfaitement le droit" de prier avec leurs élèves en classe.

"Chahuté"

Au chapitre de la lutte contre les violences sexuelles, la CEF se penchera jeudi sur la question des victimes majeures, après avoir décidé en avril un "processus" d'accompagnement très attendu, mais jugé insuffisant par plusieurs collectifs de victimes.

Autant de sujets brûlants pour Jean-Marc Aveline, 66 ans et désormais figure de proue d'une Église de France qui voit d'anciennes affaires refaire surface.

Ainsi la promotion, à Toulouse, d'un prêtre condamné pour viol sur mineur en 2006 avait suscité un grand émoi cet été, poussant la CEF à demander à l'archevêque de "reconsidérer" sa décision.

Dans ce contexte le cardinal Aveline a lui-même, peu après sa désignation, été mis en cause dans la presse sur la gestion des violences sexuelles dans son diocèse de Marseille.

Mi-septembre, l'hebdomadaire Paris Match a dénoncé "des cas d'emprise ou d'agressions gérés de façon erratique, voire complaisante" dans ce diocèse, en évoquant quatre affaires distinctes, dont certaines déjà connues, et contestées point par point du côté de Mgr Aveline.

Pour l'archevêché de Marseille, les auteurs de l'article "semblent mettre sur le même plan des faits avérés qui ont été traités et des insinuations non fondées".

"Jean-Marc Aveline commence sa présidence chahuté", souligne un observateur de l'Église qui souhaite "qu'il soit moins discret sur ses sujets" des violences sexuelles.

Connu pour sa retenue, peu friand des interviews malgré sa notoriété et partageant son temps entre Marseille, Paris et Rome où il est membre de trois dicastères (l'équivalent de ministères au Vatican), le cardinal Aveline prend les rênes d'une institution en crise, malgré quelques signes de regain chez les jeunes, et très scrutée par les médias.

"Il délègue beaucoup, maintenant il va falloir qu'il parle. Un chef, c'est fait pour cheffer!", ajoute ce même observateur.

Car s'il est décrit comme "très apprécié" de ses pairs et "fin politique" au sein de l’Église de France, ce promoteur du dialogue interreligieux a aussi crispé une frange des catholiques avec ses positions pro-migrants, proches de la ligne de l'ancien pape François.

Hasard ou non, les mises en cause "sont sorties à un moment où on attendait le choix" du pape pour le nouveau N.1 du dicastère pour les évêques, note un bon connaisseur de l'Église en France.

Fin septembre, Léon XIV a nommé à ce poste un archevêque italien, Mgr Filippo Iannone.

La Rédaction avec (AFP)

Crédit Image : Shutterstock / Obatala-photography

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