Les solos et la sexualité : Entre leur désir de rester fidèles à leurs convictions bibliques et leur désir tout court

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« Je suis restée longtemps célibataire et cette période a été marquée par de nombreuses tentations et frustrations », confie Sarah. Divorcée, Céline a de son côté mis du temps à s’habituer à sa nouvelle condition : « J’ai eu une sexualité normale pendant plusieurs années, et se retrouver amputée de cette part de moi n’a pas été facile. »

Comme ces deux quadras, de nombreuses solos sont confrontées à ce violent tiraillement entre leur désir de rester fidèle à leurs convictions bibliques et… leurs désirs tout court.

Une sexualité profonde

« Il n’y a rien de mal à avoir des désirs physiques », rassure la psychothérapeute Juli Slattery.

« Le problème, c’est ce qu’on en fait. Amène-t-on ce combat devant Dieu pour qu’il nous donne sa sagesse, ou au contraire le cachons-nous à Dieu ? »

Dans Sex and the single girl (éd. Moody Publishers), la thérapeute ose aborder la question de la sexualité des solos, en rappelant notamment une vérité importante :

« Même si tu es vierge ou que tu n’as pas de relations intimes en ce moment, tu es toujours une personne sexuelle. Dieu t’a créé femme, avec une anatomie physique, des propriétés biochimiques et donc aussi l’envie d’avoir une intimité et du plaisir physique. »

Sexualité ou spiritualité ?

Pourquoi Dieu permet-il ces désirs, alors que notre célibat ne permet pas d’en jouir pleinement ? A l’instar de bien d’autres domaines dans lesquels Dieu nous appelle à la maîtrise, « la sexualité peut être un puissant outil à travers lequel Dieu affine notre caractère », pointe Juli Slattery. Ainsi, « nos choix sexuels sont en fait des choix spirituels. Dieu se soucie de notre sexualité parce qu’elle dévoile notre cœur ».

Une des premières choses que notre sexualité met en lumière est notre rapport à Dieu. En effet, « l’enseignement biblique peut sembler nous éloigner de notre épanouissement », lance la psychothérapeute. La question est alors de savoir « si tu fais confiance à Dieu en ce qui concerne ta sexualité, si tu crois que ses intentions sont bonnes ». Seule une foi vivante permet de le faire.

« Marcher par la foi, c’est croire que la bonté de Dieu nous appelle à un bonheur bien plus grand que le plaisir temporaire d’obtenir ce qu’on veut, tout de suite », formule l’auteure.

Gérer les tentations

Mais on ne lutte pas seule avec ses désirs intimes. Quelles que soient les tentations, nous pouvons toujours faire appel à Dieu. « Et c’est exactement ce que notre Sauveur attend de moi: que je sois toujours plus dépendante de sa force dans ma faiblesse », argue la thérapeute. On peut aussi en parler à une personne de confiance, comme l’a fait judicieusement Sarah :

« Certains péchés, tels l’adultère, semblent tellement moins attirants quand on s’entend les évoquer avec une autre chrétienne ! »

Et de se souvenir de cette information toute pragmatique qui lui a aussi permis de relativiser ses pulsions :

« Une amie m’a expliqué qu’en période d’ovulation, les tentations sont plus fortes car Dieu a créé les femmes pour avoir plus de désir au moment où elles sont le plus fertiles. »

Résultat:

« J’ai eu plus de facilité à gérer les pics de désir sachant qu’il fallait  » juste » réussir à passer le cap ! »

Et si j’ai perdu ma virginité?

Dans son livre, Juli Slattery s’adresse à celles qui n’ont pas toujours eu la force de résister :

« Aujourd’hui est un nouveau jour. Nous avons toutes besoin du secours de Dieu. »

Et pour celles qui ne sont plus vierges (divorcées, violées, etc.) ? L’auteure insiste que dans la Bible, la pureté (pas de relation sexuelle hors mariage) est de mise pour toute femme. Mais peut-on être pure lorsque notre passé est lourd ? Oui, affirme Céline, forte de la lecture d’une phrase qui l’a profondément soulagée :

« L’innocence, c’est ne pas connaître le mal ; la pureté, c’est choisir de ne pas le commettre. »

Le choix de la pureté devant Dieu est donc toujours possible, pour chacune, quel que soit son passé. Dès aujourd’hui.

Anne-Sylvie Sprenger

Cet article est publié en collaboration avec SpirituElles, le magazine qui rassemble les femmes chrétiennes de la francophonie.

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