L’édito de Camille : Une voix évangélique à l’ONU

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Cette semaine sur InfoChrétienne, nous vous avons parlé de la nomination de Gaétan Roy et de Wissam Al-Saliby, qui deviennent respectivement représentant de l’l’Alliance évangélique mondiale (AEM) auprès des Nations Unies à Genève et directeur du bureau de Genève. Ils prennent ainsi la succession de Michael Mutzner, qui occupait cette position depuis 2012.

L’organisation occupe grâce à ce bureau une position unique pour représenter une voix évangélique au sein des Nations Unies « sur les questions qui préoccupent l’Eglise ». Il est également utile de rappeler que l’AEM représente 600 millions d’évangéliques dans le monde !

S’il est encourageant de savoir que les évangéliques sont représentés dans cette sphère d’influence, on peut se demander quel est concrètement leur rôle  ?

J’ai justement eu la chance de rencontrer hier, en personne, Wissam Al-Saliby et Michael Mutzner qui m’ont expliqué plus en détails  la nature de leur travail. Un travail complexe, passionnant et surtout extrêmement important !

Je vais tenter de vous le faire découvrir.

Recherche

Le bureau de l’AEM est avant tout dédié à la recherche. Pour pouvoir aider au mieux les alliances évangéliques nationales et présenter des requêtes pertinente auprès de l’ONU, ils se doivent d’avoir des preuves irréfutables et sérieuses des problèmes qu’ils avancent.

Il s’agit d’un travail de longue haleine qui n’est possible que grâce à l’aide des alliances évangéliques locales ou des organisations chrétiennes sur place. Ils travaillent par exemple avec Portes Ouvertes.

Plaidoyer 

La seconde activité du bureau, une fois qu’ils ont rassemblé des preuves crédibles, c’est d’aller à l’ONU auprès des représentants concernés pour les éclairer de manière concrète sur la situation des chrétiens dans un pays donné. On peut par exemple prendre le cas de l’Algérie, qui a vu ces dernières années la fermeture de nombreuses églises. Des rapports rédigés par les membres du bureau de l’AEM ont notamment été intégrés par l’expert des Nations Unis sur ce pays.

Représenter 

Le rôle du bureau de l’AEM est aussi, tout simplement, d’afficher une présence évangélique à l’ONU, de les représenter. C’est par ailleurs, poussé par cette volonté que Michael Mutzner a créé le bureau de l’AEM à Genève en 2012, lorsqu’il a réalisé que, contrairement à beaucoup de religions, les évangéliques n’étaient pas présents à l’ONU.

Ce rôle de représentation, est un rôle bienveillant. Le but n’est pas de crier haut et fort les problèmes qui existent, mais de prendre aussi en considération ce que vivent les évangéliques dans leur contexte et d’être à l’écoute de ce que souhaitent les alliances locales, sur ce qu’elles veulent voir être rendus publics ou pas.

L’Inde, un exemple concret 

Prenons maintenant un exemple concret avec l’Inde. En Inde, on assiste à une recrudescence des discours de haine, de l’hostilité et de la violence envers les minorités religieuses.

Les chrétiens dalits et les minorités musulmanes continuent notamment d’être victimes de discrimination. Pour les aider à faire entendre leurs voix, le bureau de l’AEM a pris l’initiative de créer des liens avec d’autres minorités pour donner plus de force à leur parole.

L’Alliance évangélique mondiale fait partie d’une Coalition pour les droits des minorités en Inde aux côtés de plusieurs organisations (dont une musulmane et une hindoue). Alors que le pays va être examiné en novembre prochain, pour l’Examen périodique universel (EPU) (un examen auquel sont soumis tous les pays chaque 5 ans), cette Coalition entend ainsi proposer des recommandations concrètes, pour le respect des droits de l’homme, de l’état de droit et la promotion de l’égalité, de la liberté et de la protection des groupes minoritaires dans le pays.

Pour les anglophones, un webinaire à ce sujet est organisé le 3 octobre prochain.

Par ailleurs, sachez que l’AEM s’intéresse à tous les pays, et même, à l’hexagone... Le bureau travaille actuellement étroitement avec le Conseil national des évangéliques de France (CNEF), en vu du prochain EPU de la France.

Pour finir, je vous encourage à prier pour cette petite équipe qui travaille chaque jour d’arrache pied pour donner une voix aux églises évangéliques du monde entier (et qui s’appuie uniquement sur des dons pour fonctionner !).

Comme le dit Luc Ferry, « les droits de l’homme, c’est du christianisme sécularisé », on peut donc voir également dans leur travail une manière de refléter l’amour de Jésus !

Camille Westphal Perrier


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