Menacés, les militaires et les secours civils israéliens ont quitté la Turquie après avoir sauvé 19 vies

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Avec le deuxième contingent de sauveteurs en Turquie après l’Azerbaïdjan, l’armée et les secouristes civils israéliens avaient commencé à déployer leurs efforts le jour même du séisme, le 6 février dernier. Les forces de l’État hébreu ont indiqué hier que leurs opérations étaient officiellement terminées. La délégation israélienne aurait été confrontée à des menaces dirigées par l'Iran.

Il y avait un air de déjà-vu pour le lieutenant-colonel Golan Landsberg à la tête d’une unité de recherche et de secours de l’armée israélienne qui a rejoint en Turquie ses collègues arrivés la veille. Le gradé avait participé aux opérations de secours à Izmit en 1999 à la suite du tremblement de terre qui avait officiellement fait plus de 17 000 morts.

Dans la soirée du 9 février, les secouristes militaires et civils israéliens avaient déjà sauvé et soigné dans leur énorme hôpital de campagne 17 victimes sorties des décombres, dont une dizaine de vacanciers syriens. Au moins huit enfants ont pu être retrouvés vivants. Ce sont plus de 400 personnes qui ont été prises en charge.

Israël avait rapidement contacté les autorités turques à différents niveaux pour coordonner au mieux leurs efforts. Forte de plus de 450 personnes et deuxième délégation en nombre, selon l’agence de presse turque Andulu, la délégation israélienne était composée de militaires, et surtout de spécialistes civils, encouragés par le grand rabbin ashkénaze d’Israël, David Lau, à travailler même le jour du sabbat.

Les secouristes et urgentistes de l’organisation United Hatzalah, mais aussi des équipes médicales et de recherche du Service d’incendie et de sauvetage IsraAid, ainsi que les médecins de la Magen David Adom et les humanitaires de ZAKA avaient répondu présent. Les personnels médicaux étaient arrivés avec sept tonnes de matériel destiné aux blocs opératoires, au triage et aux soins intensifs, et 10 autres tonnes de matériel médical en plus de 10 tonnes de matériel logistique et administratif.

Au total, Israël a fourni à la Turquie plus de 60 tonnes d'aide humanitaire, en comptant les couvertures ou les vêtements d’hiver. Le renseignement militaire a permis, via des images satellites, aux équipes de Tsahal d’affiner ses recherches.

Des menaces dirigées par un autre pays venu secourir

C’est à contrecœur que les secours israéliens ont quitté la Turquie, en raison de supposées menaces iraniennes alors que United Hatzalah opérait près de la frontière syrienne. Ironie de la situation, les avions des secouristes de l’État hébreu et l’Iran étaient côte à côte sur le tarmac de Gaziantep qu’ils avaient rejoint en même temps le jour du séisme.

Le ministère des Affaires étrangères a d’abord nié que United Hatzalah soit parti prématurément à cause de menaces. Mais la décision a été prise d’évacuer le pays, le 12 février, après que l’armée israélienne eut évalué le risque. Trois jours plus tard, Tsahal a annoncé que l’opération "Rameau d’olivier" était terminée et a joint à son message une vidéo résumant l’aide militaire.

The IDF “Olive Branches” humanitarian aid delegation has officially concluded and the teams have safely made it back to Israel.

Here is a summary of what our delegation accomplished during their time in Türkiye. pic.twitter.com/dawbGr9Hmj

— Israel Defense Forces (@IDF) February 15, 2023

La dernière victime sauvée par les Israéliens est Ridval, un enfant turc de neuf ans retiré des décombres après plus de 24 heures d’efforts gérés avec le maximum de précautions pour sa sécurité, plus de 120 heures après le séisme. Ridvan a d’abord été soigné sur place par un pédiatre avant d’être acheminé vers un hôpital de campagne. Son père et sa sœur avaient été extirpés quelques jours plus tôt des ruines par les Israéliens qui n’avaient pu que constater le décès de la mère.

במהלך החילוץ המורכב, שנמשך למעלה מ-24 שעות, קיבל רידבאן טיפול רפואי על ידי רופא ילדים מומחה מהמשלחת הישראלית. בתום החילוץ הילד פונה לקבלת טיפול רפואי בבית חולים >> pic.twitter.com/nksE4vWVro

— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) February 11, 2023

L’ambassadrice d’Israël en Turquie a souligné que, malgré les rapports sinueux entre les deux pays, "dans une période de catastrophe naturelle, la politique n’a pas de rôle à tenir." En 2016, la Turquie avait envoyé un avion bombardier pour épauler les pompiers israéliens confrontés à des incendies majeurs.

Jean Sarpédon


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