Quand le corps médical insiste pour mettre fin à une grossesse

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Rien ne m’avait préparé à ce que j’allais entendre ce jour là dans le cabinet de gynécologie obstétrique du CHU. Bien sûr, nous avions pris conscience de la malformation cardiaque de notre bébé, et nous savions qu’une opération à coeur ouvert dès la naissance était indispensable à sa survie. Bien sûr le risque de perdre le bébé était présent dans notre esprit depuis l’échographie morphologique du cinquième mois, qui révéla sa pathologie. Mais jamais nous n’aurions imaginé subir tant de pressions pour interrompre la grossesse.

Le corps médical était pourtant optimiste les premiers temps après l’annonce du diagnostic. Une transposition des gros vaisseaux se corrige bien. Il faut certes avoir recours à une lourde chirurgie, mais cela se corrige. Il peut y avoir des suites opératoires difficiles, l’enfant ne survit pas toujours à cette intervention délicate, mais l’avenir peut toujours être envisagé avec espoir.

Ces paroles encourageantes étaient maintenant derrière nous. Gynécologues, chirurgiens, cardiopédiatres, échographes nous encourageaient tous à interrompre la grossesse.

Le risque était trop grand selon eux de donner la vie à un enfant amoindri. C’était hautement probable. Notre fille naîtrait avec des pathologies associées très lourdes, un handicap physique, un retard intellectuel ou un syndrome que nous découvririons à la naissance. Les examens allaient dans le sens de ces hypothèses. Laisser naître ce bébé nuirait à nos trois autres enfants, entraverait notre famille et nos vies à jamais.

Commença une longue introspection pour mon mari comme pour moi. Les entretiens médicaux de plus en plus insistants se succédèrent. Il fallait renoncer, accepter la seule alternative sensée et mettre un terme à cette grossesse.

Etre chrétiens, engagés résolument pour la vie ne nous a pas empêchés d’envisager cette solution comme étant la seule bonne.

Mais le choix de mettre un terme à la vie de notre enfant nous était définitivement impossible.

Elle vivrait. Amoindrie, handicapée mais elle vivrait. Une heure, trois mois, une vie entière esclave de son corps, mais elle vivrait.

Ce n’est pas la naïveté qui nous poussa à cette décision. Syndromes, autismes lourds, handicaps nous étaient familiers. Plusieurs amis et membres de nos familles, chrétiens ou non, accompagnaient ou avaient accompagné leur enfant tout au long d’un difficile parcours.

Il nous était simplement impossible d’ôter la vie à notre enfant. Nous préférions laisser sa destinée entre les mains de notre Père céleste.

Le dernier entretien avec l’obstétricien fut éprouvant. Ses déclarations prononcées sous la colère ne m’atteignirent pas. Je ne souhaite même pas les relater tant elles sont offensantes.

Mais 3 semaines plus tard, lors d’une nouvelle échographie. Le médecin me déclara :

« Tout va bien. Nous nous sommes trompés. Elle va très bien... Il faut la garder au chaud le plus longtemps possible pour qu’elle ait la force de supporter l’opération. »

Miracle ?...

Toute notre reconnaissance va au Seigneur. Il est l’auteur de toutes bonnes choses et tient toutes choses entre ses mains.

« C’est d’après tes lois que tout subsiste aujourd’hui, car toutes choses te sont assujetties. »
Psaumes 119 : 91

Propos recueillis par H.L.


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