Responsables chrétiens en Terre Sainte : « Jérusalem ne doit jamais devenir le monopole exclusif d’une seule religion »

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Les évêques de la « coordination Terre Sainte », en visite dans le pays du 21 au 26 mai, rappellent l’importance de la présence chrétienne dans la région. Après deux ans de Covid-19, ils exhortent également les pèlerins à retourner en Israël. 

Jeudi 26 mai s’est achevé le pèlerinage de solidarité annuel à Jérusalem des évêques de la « coordination Terre Sainte » (Holy Land Coordination en anglais NDLR).

Dans un communiqué publié à l’issue de ce voyage de cinq jours, ils mettent l’accent sur l’importance de la présence chrétienne en Terre Sainte et insistent sur les difficultés auxquelles sont confrontés les chrétiens locaux.

« Jérusalem est une ville juive, une ville chrétienne, une ville musulmane. Elle doit rester un patrimoine commun et ne jamais devenir le monopole exclusif d’une religion en particulier », écrivent les évêques de la coordination de Terre Sainte au début de cette déclaration.

Ils affirment qu’il est de leur « devoir en tant que chrétiens de défendre l’ouverture et l’universalité de la ville » et rappellent également que « la communauté chrétienne est essentielle à l’identité de Jérusalem, aujourd’hui et pour l’avenir ».

Les évêques estiment pourtant que la présence des chrétiens est « menacée » et rapportent les témoignages qu’ils ont entendu sur place. « Beaucoup de ceux que nous avons rencontrés doivent faire face à la violence et à l’intimidation » ainsi qu’à « des restrictions à leur liberté de mouvement ou à la séparation de leurs familles en raison du statut qui leur est accordé », peut-on lire dans le communiqué.

Ils évoquent également les « préoccupations » exprimées par la communauté chrétienne à cause notamment, « des restrictions unilatérales à la liberté de culte imposées par la police israélienne pendant la Pâque » et du récent décès de la journaliste Shireen Abu Akleh.

« Nous avons vécu la profonde tristesse et la colère ressenties par les chrétiens locaux suite au meurtre de la journaliste catholique palestinienne Shireen Abu Akleh et à l’attaque honteuse contre les personnes en deuil lors de ses funérailles. »

Enfin, ils décrivent une grande pauvreté « aggravée par la pandémie » et par « l’absence de pèlerins » qui a « dévasté les moyens de subsistance » d’une grande partie de la population, « y compris au sein de la communauté chrétienne de Jérusalem ».

Pourtant, les évêques catholiques déclarent qu’au « milieu de ces défis », il y a « des signes d’espoir ».

« Nous avons visité des organisations chrétiennes qui prennent la responsabilité du bien-être de leur communauté et de la société en général. Ils travaillent sans relâche pour atténuer les difficultés et améliorer les vies. Nous avons rencontré des jeunes qui, bien qu’ils soient confrontés à des violations quotidiennes de leurs droits humains fondamentaux, refusent d’être la dernière génération de chrétiens dans la ville. »

La déclaration se conclut par un appel aux catholiques occidentaux à retourner en Terre Sainte et à soutenir financièrement les chrétiens locaux.

« Il est essentiel que tous les pèlerins comprennent et s’engagent avec la réalité de la vie de la communauté chrétienne ici. Un véritable pèlerinage en Terre Sainte doit être un chemin de foi, de rencontre et de solidarité. »

Camille Westphal Perrier 

Crédit image : Shutterstock.com / Rafal Kubiak

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